Nouvelle A5, nouveau format
Jusqu’à présent l’A5 se savourait essentiellement sous la forme d’un coupé musculeux ou à bord d’un élégant cabriolet, voire en Sportback à 5 portes. Mais Audi bouscule les règles pour nous livrer un nouveau format A5…
Texte Thomas Riaud, photos DR
En bref
Troisième génération d’A5
Remplace la classique A4
Sera proposée en berline et en break Avant
Commercialisation en novembre
Premier prix : 45 000 € en TFSI 150 ch
Les habitués de la firme aux Anneaux en perdent leur latin. C’est qu’il va falloir s’habituer à la nouvelle nomenclature décidée par Audi pour plus de cohérence dans une gamme en pleine mutation, bousculée par l’introduction de modèles 100% électriques toujours plus nombreux. Pour simplifier les choses, Audi donne désormais aux modèles électriques un chiffre pair, et associe aux classiques thermiques un matricule impair. Ainsi, faute de voir dans un futur proche l’arrivée d’une nouvelle A4 électrique (ce qui est prévu pour 2026), celle-ci s’octroie le matricule « A5 ». Une révolution qui s’accompagne par l’arrêt des classiques A5 coupés, cabriolets et Sportback, les derniers modèles à défendre une image plus « fun » et moins guindée après la disparition en début d’année des iconiques TT et R8. Espérons qu’il s’agisse là d’une période de transition et que l’on retrouve, bientôt, des modèles Audi s’adressant à une clientèle éprise d’exclusivité et de Grand Tourisme.
› La nouvelle A4 prend le matricule d’A5, et se voit décliner en berline avec hayon, et en break Avant !
Après 30 ans de règne sur le segment des berlines moyennes avec l’A4, place donc à cette inédite A5. Il était plus que temps, car bien que pétrie de qualités, l’A4 « B9 » apparue en 2016 a fait son temps, et ne pouvait plus lutter à armes égales face aux plus récentes Mercedes Classe C et BMW Série 3. Cette A5 « new look » inaugure une plateforme modernisée PPC (Premium Plateforme Combustion) dédiée aux blocs thermiques électrifiés (hybridation légère ou rechargeable). Une architecture qui va laisser de nombreuses possibilités de combinaisons, allant de versions sages politiquement correctes, aux redoutables RS. Sur le plan du design, cette nouvelle A5 joue la carte de la prolongation d’un style qui marrie élégance, classicisme et dynamisme avec sa ligne de toit fuyante, le tout sans excès. Comparé à l’actuelle A4, de style plus musclé, cette A5 se fait plus sobre, avec des lignes de force moins marquées, notamment le pli de carrosserie latéral. Celui-ci, placé plus bas qu’à l’accoutumée, se fond dans des poignées de porte affleurantes. La calandre singleframe, bien sûr placée aux avant-postes, se fait quant à elle plus plate et moins ajourée. A noter que la partie inférieure, en nid d’abeilles, intègre de nouveaux capteurs rendus obligatoires depuis l’entrée en vigueur en juillet de la nouvelle norme GSR 2, imposant de nouveaux dispositifs « pour notre bien » que l’on devine déjà par avance castrateurs.
› Cette A5 inaugure la nouvelle plateforme PPC dédiée aux modèles dotés de blocs à combustion. Selon les versions, la puissance varie de 150 à 367 ch au lancement.
Bien campée sur des jantes de 17 à 20 pouces selon les versions, l’A5 joue la carte du regard de braise lorsqu’elle adopte – en option – des phares à LED aux formes aiguisées (et offrant jusqu’à 8 signatures lumineuses !), tandis qu’à l’arrière, un bandeau lumineux relie les feux à technologie OLED (en option encore), composés de chacun de 60 segments, permettant d’afficher au sol différents symboles en cas d’urgence. La plus grosse révolution sur la berline est la disparition de la traditionnelle malle au profit d’un plus pratique hayon, un héritage de l’A5 Sportback. Et ce modèle n’a plus honte de carburer à l’énergie fossile, puisqu’il exhibe sans pudeur ses sorties d’échappements, rectangulaires sur tous les modèles, excepté la sportive S5 (V6 3.0 TFSI de 367 ch) qui reçoit des canules rondes. Audi laisse le choix entre cette berline aux faux-airs de coupé et un dérivé break Avant au style particulièrement réussi, mais dans les deux cas la longueur plafonne à 4m83 de long (le break ne gagne que 2 cm en hauteur pour culminer à 1m48). Malgré tout, le break affiche une capacité de coffre juste correcte, de l’ordre de 476 litres sous la tablette, voire 28 litres de moins encore en version hybride 48V pour intégrer la batterie, ce qui est un peu moins bien que ses rivales directes. Cette A5 se rattrape en revanche au niveau de l’habitabilité, en nette hausse aux places arrière, grâce à un empattement s’étirant sur 2m90. Pour la première fois, cette Audi peut bénéficier – en option – d’un toit ouvrant pouvant s’opacifier à la demande.
Ecran total
C’est encore l’intérieur qui évolue de façon plus radicale, en opérant un vrai virage technologique. Outre un cockpit virtuel majoré à 11,9 pouces, on trouve la présence d’une inédite dalle incurvée de 14,5 pouces et même, en option, un troisième écran face au passager de 10,9 pouces ! Le tout peut être complété par un affichage tête haute à réalité augmentée. Outre les fonctionnalités Google, le système multimédia est compatible avec Androïd Auto et Apple CarPlay, tandis que la commande vocale se voit épaulée par Chat GPT, de façon à gérer jusqu’à 800 fonctions dans la voiture ! Si Audi a soigné les lumières d’ambiance, tout comme la sono (Bang & Olufsen à son 3D avec 20 HP dont 4 intégrés dans les appuie-têtes), on regrettera en revanche une baisse sensible de la qualité perçue, avec l’emploi de plastiques noirs laqués sensibles aux rayures. Un point qu’Audi devra vite corriger pour se mettre au niveau de la concurrence.
› L’intérieur joue à fond la carte du high-tech en se bardant d’écrans. La planche de bord peut en recevoir jusqu’à 3, en plus d’un affichage tête haute à réalité augmentée.
Audi assure en revanche avoir beaucoup travaillé sur les trains roulants et la direction, afin de rendre l’auto encore plus plaisante à conduire. A vérifier lors d’un prochain essai. Pour débuter sa carrière, cette A5 comptera sur un 2.0 TFSI de 150 ch et de 204 ch, mais aussi sur un 2.0 TDI de 204 et le V6 3.0 de 367 ch pour la S5. Ces deux derniers blocs bénéficient du soutien d’un moteur électrique de 24 ch (alimenté par une batterie de 1,7 kWh), permettant de réduire sensiblement la consommation, et donc les rejets de CO2 sur lequel est indexé notre malus. Attendons la fin de l’homologation pour voir à quoi s’attendre, mais Audi promet des baisses notables. Sauf au niveau du prix, qui débute à 45 000 € avec le 2.0 TFSI de 150 ch, en traction avant. Des tarifs qui vont vite gonfler en puisant dans le large catalogue d’options, et en fonction des 3 niveaux de finitions proposés (Base, Advanced, S line), sans oublier des packs inédits (Tech, Tech Plus et Tech Pro).