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Audi Tradition au Vintage Revival Montlhéry : Les seigneurs de l’Anneau !

L’iconique anneau de vitesse de Montlhéry, temple de nombreux records, célèbre cette année son centenaire. Pour fêter comme il se devait cet événement, Audi Tradition a dépêché quelques modèles historiques dans le cadre du Vintage Revival qui se déroulait les 11 et 12 mai derniers. Nous y étions…

Texte Thomas Riaud, photos Thomas Riaud et Mathieu Bonnevie

Chose rare, nous avons eu la chance d’assister à la rencontre de plusieurs légendes automobiles. Un véritable choc au sommet avec, d’une part, le mythique autodrome de Linas-Montlhéry et, d’autre part, cinq voitures historiques issues des collections d’Audi Tradition. Une association logique, car l’une ne serait rien sans les autres, et vice et versa. Montlhéry, c’est ‘LE’ temple de la vitesse, cette belle chose qui est si souvent bêtement vilipendée en France dès qu’il s’agit d’automobile. Certes, en 100 ans de tentatives de records, il y a eu, dans cette cathédrale de béton, du sang, des larmes et de la fureur, mais aussi de la joie, le sentiment de dépassement de soi-même et, bien souvent, des exploits humains et techniques, avec la validation d’audaces technologiques d’avant-garde qui ont ensuite connu l’industrialisation en grande série sur la voiture de Monsieur Tout le Monde. Et je dois avouer que j’entretiens un rapport affectif particulier avec ce lieu insolite, étonnant avec cet anneau de vitesse formant un cercle régulier et parfait, où le bol de son extrémité pointe vers le ciel. Des « bankings » dressés presque à la verticale, qui n’ont rien à envier à ceux du regretté circuit de l’Avus. Il est vrai qu’en roulant à fond, par la magie de la force centrifuge, on se retrouve tout là-haut un peu plus près du paradis, même s’il faut apprivoiser les raccords imparfaits joignant les plaques de béton… sous peine de se retrouver, sans transition, en enfer ! Entre exploits et destins brisés, la frontière est parfois ténue. Et il en a vu défiler des voitures, ce béton !

J’ai notamment le souvenir du fantastique Grand Prix de l’Age d’Or dans les années 90, et c’est précisément à cette époque que j’effectuais mes débuts dans la presse automobile, le magazine pour lequel je travaillais ayant un box installé à l’année dans le squelette de la structure de béton séculaire. Depuis ce garage, après la pesée du véhicule et le montage de divers appareils de mesure (débitmètre, sonomètre…), on partait tester à fond les dernières nouveautés prêtées par les constructeurs et, passé le cap symbolique des 200 km/h, il fallait avoir le cœur bien accroché et faire preuve autant de courage que de précision en frôlant, tout en haut de l’anneau, le rail de sécurité. Ce sont peut-être ces activités permanentes de mesures effectuées par la presse automobile, mais aussi celles de l’UTAC (plus connu sous le nom de « services des Mines »), qui ont finalement permis à l’Autodrome de Montlhéry de traverser les ans et d’échapper à la soif des promoteurs, aux affairistes de tout bord, mais aussi de résister à la furie verte de certains écolos enragés (ou riverains grincheux), voyant à travers ce circuit si proche de Paris le symbole d’un glorieux passé à rayer de la carte. Désormais, une chose est sûre : l’autodrome survivra !

› Audi Tradition a vu les choses en grand comme en témoigne ce plateau de rêve, servi sous le soleil rien que pour nous, en préambule du 7ème Vintage Revival de Montlhéry.

Joyaux du patrimoine

Un siècle plus tard, ce circuit historique unique en Europe n’est certes plus très frais, mais il est encore là, toujours debout, et les nombreuses manifestations dédiées à l’automobile ancienne qui s’y déroulent chaque année, permettent également d’apporter leur pierre à l’édifice, pour sauvegarder ce joyau unique du patrimoine. C’est notamment le cas du Vintage Revival Montlhéry (VRM pour les intimes), qui s’y tenait pour la 7ème fois en mai dernier, à raison d’une édition tous les deux ans. Autant dire que l’événement avait de quoi susciter l’envie des passionnés de tous bords, notamment nos amis anglais, venus comme d’habitude très nombreux par la route avec leur machine. La démarche est d’autant plus belle et mérite d’autant plus d’être soulignée que ce festival est réservé exclusivement aux voitures d’avant-guerre. Et pas qu’un peu, puisque près de 500 véhicules parfois improbables (dont des tricycles de marques disparues !) avaient fait le déplacement, des engins répartis dans tout le paddock. Toutes ces merveilles étaient exposées en statique en complément de voitures de course, venues elles en découdre, réparties selon les classes en 13 plateaux.

De sacrés engins ! Nous avons affaire là à d’autres joyaux du patrimoine, faits cette fois d’acier, d’aluminium et de cuivre, laissant dans leur sillage des volutes bleutées d’huile de ricin mélangées à l’odeur de l’essence, le tout mâtiné de joyeuses pétarades. Parmi toutes ces merveilles parfois centenaires encore pleines de vie, nous nous concentrerons sur les pépites venues d’ Ingolstadt (dans des camions fermés). Pour célébrer les 125 ans de Horch, la marque fondatrice des 4 Anneaux, Audi Tradition a sorti de ses réserves deux majestueux cabriolets, une 780 « Sport Cabrio » et une 853 A, des modèles d’un luxe inouï qui n’avaient alors pour seuls concurrents directs dans l’Allemagne de la fin des années 30, que Mercedes et Maybach. Mais le VRM étant d’abord dédié à la vitesse et à la course, nos amis d’Audi Tradition avaient également emmené dans leurs bagages deux Wanderer. Outre une sublime barquette W25 « Stromlinie Spezial Roadster » tout en aluminium construite à seulement 4 exemplaires pour participer au Liège-Rome-Liège, il y avait également une plus classique conduite intérieure « coupé » W22 Racing, qui est sortie d’une restauration intégrale voilà à peine 2 ans. Pour compléter ce plateau de rêve, Audi Tradition avait fait venir sa fantastique Auto Union Type D, une authentique « flèche d’argent » à moteur central arrière, conçue par un certain Ferdinand Porsche ! Si cette dernière n’était malheureusement présentée qu’en statique, ce n’était pas le cas des 4 autres, dans lesquelles nous avons pu effectuer un tour du circuit routier attenant à l’anneau… mais en passager. Même si j’aurais adoré pouvoir en prendre le volant, je n’aurais pas l’audace de bouder mon plaisir…

Pour le plaisir

Bien sûr, pouvoir profiter d’un tel moment, même dans le simple rôle du « sac de sable » est un privilège rare, ces autos exceptionnelles étant habituellement présentées de façon inerte au musée Audi d’Ingolstadt. Mais mon bonheur fut vraiment complet lorsque, parmi nos chauffeurs du jour, Dindo Capello – 3 fois victorieux au Mans avec Audi – s’est vu attribuer le volant du roadster Wanderer, spectaculaire avec sa carrosserie parfaitement lissée et profilée ! Autant dire que mon baptême de piste a pris pour l’occasion des allures de Grand Prix, « maître Capello » n’étant pas du genre à rouler mollasson. Malgré son 6 cylindres en ligne développant modestement 70 ch (à 4800 tr/mn), cette barquette ultralégère de 900 kg est capable de filer à un bon 160 km/h. Sur le vieux circuit routier, à peine plus frais que l’autodrome, nous n’en sommes pas là, mais Dindo parviendra à approcher tout de même les 130 km/h… et surtout à faire preuve de maestria dans chaque virage, en freinant le moins possible afin de ne pas perdre de vitesse.

› Dindo Capello, trois fois victorieux au Mans avec Audi, nous a offert un baptême inoubliable à bord de la réplique de la Wanderer Stromlinie Spezial, reconstruite à l’identique par Audi Tradition.

Un exercice qu’il convient aussi d’appliquer à la lettre avec l’autre Wanderer W22 « racing », un modèle aux allures de Traction coupé mais à l’arrière profilé, également doté d’un 6 cylindres, un 2.0 litres développant à peine… 40 ch. C’est peu et ça n’avance pas bien vite mais, il n’empêche, les performances passent ici au second plan tant il faut communier avec la machine pour en tirer le meilleur parti. Et accessoirement avec la boite de vitesses non synchronisée, qui impose une gymnastique tant physique que cérébrale pour passer chaque rapport au bon moment, et en douceur ! Un exercice également imposé à bord des luxueuses Horch, même si leur gros 8 cylindres 4.9 de 100 ch (et même 120 ch sur la 853 A) permettent de rouler plus favorablement au couple et de se dispenser de changer fréquemment de rapport. A bord de ces imposants cabriolets, on se surprend à regarder autant la route qu’à admirer la finition, le souci apporté au moindre détail étant tout bonnement incroyable. Dans la longue ligne droite revenant vers l’anneau, « ma » majestueuse Horch lancée à vitesse raisonnable semble superbement ignorer les mauvais raccords entre les plaques de béton, un revêtement semblable aux premières autobahn. Tout y est : la voiture, le cadre, les odeurs, le bruit, les vibrations, les sensations. Ca y est, je suis transporté dans une autre époque, un formidable voyage spatio-temporel dont on ne voudrait pas qu’il s’arrête… juste pour le plaisir.

« Ca y est, je suis transporté dans une autre époque, un formidable voyage spatio-temporel dont on voudrait pas qu’il s’arrête »

Un grand merci à Audi Tradition pour cette belle initiative et leur confiance.

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