Audi A5 Sportback 50 TDI, Plein gaz en gasoil !
Qu’on se le dise : question rendement énergétique, on n’a pas fait mieux que les moteurs diesels. Et depuis une dizaine d’années, force est de constater que le diesel a atteint un niveau d’agrément étonnant, faisant oublier ses origines « agricoles ». La preuve avec cette nouvelle A5 Sportback, essayée en version 50 TDI !
Par Jack Seller, photos Joseph Bonabaud
En bref
Version restylée de l’A5 Sportback
Version 50 TDI (V6 3.0 de 286 ch)
Performances : 0 à 100 km/h en 5,3 sec – 250 km/h
Prix : 68 320 € (à partir de, en 50 TDI) – 44 940 € en 35 TDI
Marre de tous ces SUV hauts sur pattes et autres pseudos « globe-trottoirs » qui vous bouchent la vue ? Comme nous vous comprenons ! Heureusement, dans la gamme tentaculaire d’Audi, il existe des alternatives alliant style et aspects pratiques, tout en cultivant une certaine originalité. Ce rôle est notamment dédié aux coupé-berlines « Sportback », et si l’élitiste A7 reste malheureusement inaccessible pour beaucoup, ce n’est pas le cas de l’A5, plus « grand public ». Oubliez les versions coupés et cabriolets, toujours aussi égoïstes en se limitant à une configuration 2+2 et un petit coffre. Nous parlons ici de la variante Sportback, qui se caractérise par l’adoption de 2 portes arrière (sans montant) et d’un hayon. En clair, voilà le parfait trait d’union dans la gamme avec la plus classique berline A4. Cette dernière ayant été fraîchement restylée, c’est désormais au tour de la famille A5 d’y passer, ce qui est logique puisque, techniquement, il s’agit des mêmes voitures. A première vue, contrairement à l’A4, difficile de remarquer une évolution stylistique, tant elle demeure discrète sur la forme. Pourtant, tout ou presque y est passé ! Les boucliers avant et arrière, dotés de formes plus agressives, mais aussi la calandre, sans oublier les optiques, dotées de signatures lumineuses redessinées.
Pour le reste, l’A5 Sportback reste fidèle à ses lignes de force, toujours aussi élégante sur ses 4m75 de long avec cette singulière arête qui ondule subtilement sur les flancs. Pour mettre en lumière ces évolutions, Audi a renforcé sa palette de couleur, en ajoutant au nuancier cet audacieux « vert District » de toute beauté (option à 1060 €), vraiment irrésistible lorsque la voiture gagne en plus, comme ici, de grosses jantes de 20 pouces, et un pack « full black » renforçant son aspect sportif. Ainsi lotie, notre A5 Sportback proposée en finition S line en jette tellement que nombreux sont ceux qui pensaient avoir affaire à une variante S ou RS ! Malheureusement, en ajoutant quelques « broutilles » supplémentaires comme l’option cuir étendue, la Hi-fi Bang & Olufsen, les phares laser ou encore des inserts en carbone véritable, la facture finale de notre modèle d’essai fait un bond de la somme déjà rondelette de 68 320 € à… 84 520 €. Ca pique !
Le meilleur des 2 mondes
Pour sa défense, notre A5 Sportback reçoit, il est vrai, le gros V6 3.0 TDI de 286 ch, ce qui lui vaut désormais d’arborer sur son hayon le sigle abscond de « 50 TDI » (que personne, aujourd’hui encore, n’arrive à comprendre !). En restylant l’A5, Audi a repensé sa gamme et fait la chasse aux blocs essence, plébiscités par l’Etat, mais en même temps trop pénalisés par les malus. Allez comprendre ! Du coup, en dehors de la radicale RS5 de 450 ch, il ne reste plus que le petit 2.0 TFSI de 190 ch, tandis que les blocs diesels, moins énergivores (et donc émetteurs de CO2), reviennent en force ! En prenant place à l’intérieur, les habitués ne seront pas dépaysés. Contrairement à la tendance actuelle, qui veut qu’Audi fasse de mauvaises économies au niveau de la finition sur certains modèles récents (Q2, nouvelle A1…), l’A5 défend fièrement la réputation du constructeur dans ce domaine.
A l’occasion de ce restylage, la planche de bord, calquée sur celle de l’A4, a gagné en complément du désormais classique cockpit virtuel (compteurs digitaux à affichage variable) un grand écran tactile de 10 pouces au maniement très fluide qui fait office de « cerveau » de la voiture. Il embarque notamment le système Audi Connect avec la fonctionnalité « car to V » permettant à la voiture de communiquer en direct avec les autres véhicules (équipés) et les infrastructures, pour vous suggérer les meilleurs itinéraires. Heureusement, contrairement à la tendance actuelle qui va vers du « tout tactile », des boutons physiques restent présents pour accéder à des fonctions essentielles (volume, ventilation…) et nous ne nous en plaindrons pas. Côté habitabilité, malgré une chute de pavillon propre à cette ligne « sportback », la garde au toit reste très correcte à l’arrière pour des adultes, mais il faudra oublier de voyager à la place du milieu, raide, étroite et inconfortable, surtout avec le tunnel de transmission dans les pieds. Vous y serez en revanche très bien à 4, bagages compris, le coffre offrant une capacité appréciable de 480 litres sous la tablette.
Une GT mazoutée
Forcément, nous nous en doutions, avec une écurie approchant les 300 ch, notre modèle reçoit d’office la transmission intégrale quattro, mais aussi l’excellente boîte tiptronic à 8 rapports, ce qui concourt à faire flamber l’addition. Contact mis, il faut tendre l’oreille pour percevoir l’origine roturière de ce V6, qui délivre un couple de camion dès les plus bas-régimes (620 Nm à 1500 tr/mn). Cette réactivité, on la doit notamment à un réseau de bord 48V qui permet une micro-hybridation, en secondant le bloc thermique à chaque accélération (en alimentant un compresseur électrique). Cela profite aux accélérations, du genre saisissantes (0 à 100 km/h en 5,3 sec) malgré un poids approchant les 1800 kg, mais aussi aux consommations, étonnamment basses rapportés aux performances, dignes d’une bonne GT. En effet, Audi avance une consommation moyenne de seulement 5,9 litres, en fait plutôt 7,5 l/100 km dans « la vraie vie », mais sans chercher à faire de l’écoconduite. Nul doute qu’avec un bloc essence de puissance équivalente, on serait à plus de 11 l/100 km.
Accessoirement, avec un réservoir de 58 litres, cette frugalité permet de ravitailler le moins possible (750 km environ), ce qui occasionne, là encore, moins d’arrêt sur les longs trajets autoroutiers. L’autoroute est bien sûr le domaine privilégié de cette A5 Sportback, notamment celle de son pays d’origine, où vous pourrez rouler normalement, en adulte responsable, en libérant l’écurie sur des portions dégagées. Mais cette Audi sait aussi séduire par son agilité dans les virages sur notre réseau secondaire. Son seul véritable défaut est dû à un réglage du logiciel de la boite automatique, qui impose une certaine latence au démarrage, probablement pour atténuer les rejets de CO2 (189 g/km). Agaçant lorsque l’on veut un répondant immédiat…
L’avis d’Avus
Avec cette A5 Sportback 50 TDI, à la fois belle, originale, pratique, économique, performante, dynamique et confortable, Audi propose le beurre, l’argent du beurre et la crémière ! Presque un sans-faute sur toute la ligne, excepté un prix final proche de 85 000 € pour notre modèle d’essai qui fera hélas tousser bon nombre d’amateurs…
Caractéristiques techniques
- Moteur 4 cyl. turbo diesel et injection directe common rail,
- 2967 cm3
- Puissance (ch à tr/mn) 286 à 3750
- Couple (Nm à tr/mn) 620 à 1500
- Transmission aux 4 roues (quattro)
- Boîte Tiptronic à 8 vitesses
- Freins 4 disques ventilés
- Pneumatiques 225/50 R 17 (de série, AV et AR)
- L x l x h (en m) 4,75 x 1,84 x 1,38
- Poids à vide (kg) 1775
- 0 à 100 km/h (sec) 5,3
- Vitesse maxi (km/h) 250
On aime
- Ligne flatteuse
- Agrément moteur, sobriété
- Aspects pratiques non sacrifiés
- Comportement sûr
On aime moins
- Prix décourageant
- Options chères et nombreuses
- Carrosserie vulnérable
- Latence au démarrage