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Audi Q3 45 TFSI 2018

Le Q3 est parti en avance à la conquête du segment des SUV compacts premium, mais après 7 ans de bons et loyaux services au compteur, la niche est devenue un véritable marché, et de nouveaux rivaux, plus pertinents, sont venus lui tailler des croupières. Avec ce second opus, Audi reprend les choses en main : la donne va changer du tout au tout…

Audi Q3
La plastique du nouveau Q3 est vraiment très séduisante, en gagnant des proportions plus équilibrées, et des galbes qui manquent cruellement à la première mouture.

En bref
Seconde génération de Q3, nouvelle plateforme
Dimensions en hausses, habitabilité optimisée
4 moteurs au choix, de 150 ch(TDI et TFSI) à 230 ch (45 TFSI)
Modèle essayé : 45 TFSI (2.0 230 ch)
Prix : 45 000 € environ (estimation)

Lorsqu’il est arrivé en 2011, le Q3 était presque seul au monde, avec le premier BMW X1. Mais le filon était si juteux que la concurrence est venue, depuis, en masse, encombrer ce marché en pleine expansion. Citons, pêle-mêle, les récents Mercedes GLA et GLC coupés, BMW X1, X2 et X4, Range Rover Evoque, Infiniti QX30, Volvo XC 40, Lexus UX et même Jaguar E-Pace. Stop, n’en jetez plus ! Autant dire une véritable déferlante et, en 7 ans, les technologies ont tellement évolué que le vieillissant Q3 était condamné à faire de la figuration. Et pour ne rien arranger, ce SUV se retrouvait le « Q » entre deux chaises, pris en étau en interne entre le nouveau petit Q2 (4m19) et le Q5 de seconde génération (4m66). D’ailleurs, signe qui ne trompe pas, après avoir séduit 1,1 millions d’amateurs dans le monde, ses ventes ont chuté de 23% sur l’année 2017.

Pour reprendre la main, Audi dégaine donc cette seconde génération de Q3, avec la ferme intention de remettre les pendules à l’heure ! Et cela se voit, avec un gabarit en forte hausse (4m49), qui lui donne plus de cohérence au sein de sa famille. Une inflation salutaire que l’on doit à l’adoption de la nouvelle plateforme modulaire MQB qui fait les beaux jours du groupe Volkswagen. Au-delà de cette cuisine interne, les moins avertis remarqueront sans peine qu’ils sont bien en présence d’un modèle totalement inédit, repensé du carter-moteur aux barres de toit ! Cela fait plaisir à voir que le style Audi évolue en profondeur, et que le constructeur arrête de dupliquer à l’infini le même design.

La fin des poupées russes

Autant le premier Q3 avait un design un peu terne et « passe-partout », autant ce nouveau opus a, au contraire, un style fort, bien à lui, même si on l’identifie tout de suite comme étant une Audi. Toute la proue est élaborée autour d’une pièce maîtresse, cette nouvelle calandre singleframeoctogonale gourmande, à effet 3D, dédiée aux SUV. Autour se construit le nouveau « visage » du Q3, un brin guerrier avec son bouclier échancré situé aux avant-postes, qui sert de support au « regard » de l’auto. Ce dernier est à géométrie variable, dans la mesure où Audi propose deux technologies différentes (y compris les innovants Matrix LED), procurant à chaque fois une signature visuelle différente. Bonne nouvelle, de série, les Full LED sont présents ! Le profil est quant à lui bien mieux proportionné et harmonieux, en gagnant de grâcieux galbes au niveau des ailes, ceci afin de montrer que le bestiau a du muscle à revendre… et la transmission intégrale quattro dans les entrailles, du moins sur les versions hautes.

Quant à l’arrière, il séduit aussi avec ses fins feux horizontaux qui « posent » visuellement la voiture. Notons la disparition de l’original hayon autoclave qui englobait les feux, la nouvelle plateforme n’autorisant pas cette coquetterie. En retour, le Q3 gagne un hayon, certes plus classique, mais aussi plus large, ce qui facilite la vie lors des chargements. En fait, Audi a fortement amélioré tout ce qui pouvait l’être, en mettant notamment l’accent sur l’habitabilité et les aspects pratiques, deux faiblesses chroniques propres à la première génération. Des faiblesses qui font un peu désordre sur un SUV, un véhicule se voulant par nature d’abord familial et polyvalent…

Audi Q3
Le traitement de la planche de bord est de toute beauté. Celle-ci mixe la haute technologie apparue sur les récentes A6 et A7, mais aussi un peu de nostalgie en revenant avec bonheur à l’alcantara.

Boîte à malices

Sur ce point, le constructeur n’a pas fait les choses à moitié, et a adopté comme devise directrice « toujours plus » ! Plus d’espace à l’avant, mais surtout à l’arrière, le talon d’Achille de la première mouture. Les 10 cm gagnés en longueur se retrouvent surtout au niveau de l’empattement (+8 cm), ce qui profite d’abord à l’espace au niveau des jambes. Ceci est d’autant plus le cas que le constructeur a été bien inspiré de mettre (encore de série !) en place une banquette pouvant coulisser sur 15 cm, un principe presque vieux comme le monde, remontant à la première Renault Twingo. Ce n’est pas grand-chose, mais au quotidien, cela change la vie, plus que n’importe quel gadget « techno » à la mode… qui va se démoder.

Cette belle modularité se retrouve par ailleurs dans la conception même de la banquette, une astucieuse « 40-20-40 »dotée de 7 positions au niveau du dossier inclinable. Corolaire direct de toutes ces trouvailles, le coffre en profite désormais pour jouer au déménageur. Ca, c’est le deuxième « effet Kiss Cool » qui fait du bien, le coffre affichant de 530 litres à 675 litres de contenance selon la position de la banquette. Pour mémoire, un gros Q5 ne fait pas mieux, en proposant 550 litres. Et le Q3 pousse même le bouchon un peu plus loin, en offrant jusqu’à 1515 litres en « break », mais surtout un plancher modulable sur trois niveaux, permettant même de ranger en-dessous le cache-bagage. Autant dire que non seulement le nouveau Q3 se rattrape, mais il domine de la tête et des épaules ses concurrents directs. Malheureusement pour eux, pas que dans ce domaine, puisque la déculottée se poursuit au rayon « technologie »…

Audi Q3
Cette version 45 TFSI, très dynamique d’aspect en finition S line, endosse le rôle de haut de gamme en attendant mieux…

Techno… et logique !

Sans surprise, Audi profite de la sortie de cette nouvelle mouture pour faire le plein des toutes dernières technologies savamment concoctées par la R&D ces dernières années. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas chômé les ingénieurs de chez Audi ! Là encore, le Q3 « Mk2 » inflige une claque à la concurrence en recevant une sublime planche de bord, agencée sur deux niveaux, qui mixe de nombreux éléments apparus sur les récentes A6 et A7. Evidemment, celle-ci reçoit de série le fameux cockpit virtuel, étrenné en 2014 par le dernier TT. Pour ceux qui seraient restés sur une île déserte ces dernières années, ce dispositif est une dalle numérique à affichage variable de 12,3 pouces, remplaçant très avantageusement les classiques compteurs à aiguilles. La console centrale a droit elle aussi à sa révolution numérique, en héritant d’un grand écran tactile de 10 pouces, se comportant intuitivement comme un gros Smartphone.

Les geeks apprécieront le souci apporté au moindre détail, avec une climatisation elle aussi « tactile », et moultes aides à la conduite. Aide au maintien dans la voie, détection des piétons (avec freinage automatique), détection d’angles morts, régulateur de vitesse actif, MMI navigation plus, aide au stationnement (avec vision à 360°), affichage tête haute sont au menu… sur les finitions hautes, ou bien proposés en option. Oui, comme d’habitude, une Audi est vraiment digne de son blason si l’on est prêt à y mettre le prix. Mais de série, la dotation va déjà à l’essentiel, et là où le constructeur ne mégote pas, c’est bien sur la finition, ce qui a toujours été son gros point fort. Par rapport à la première mouture, convaincante dans ce domaine, ce second opus va bien plus loin dans le raffinement en osant d’inédites associations entre l’aluminium et l’alcantara, clin d’œil à certains modèles cultes, restés dans les mémoires (RS2, S6 Plus…). C’est à la fois chic et sportif, et vraiment « premium » d’aspect, sans oublier la présence de plastiques moussés agréables au toucher, toujours assemblés avec un soin maniaque. Enfin, notons l’intégration de fins bandeaux à LED des contre-portes au tableau de bord, en passant par le tunnel de transmission, qui apporte une ambiance cosy et reposante lorsque l’on roule de nuit, tout en soulignant les lignes de force du mobilier. La grande classe !

Audi Q3
Le Q3 fait le plein de technologies, mais il gagne aussi de nouveaux coloris « frais » et tendances, comme ce sublime « bleu turbo » !

Moteur, action !

Bien que resserrée en ce début de carrière, la gamme de moteurs disponibles balaye déjà un large spectre, suffisant pour contenter 90% de la clientèle. Les plus exigeants devront patienter pour profiter d’un nouveau RS Q3, espérons plus féroce encore que le premier (5 cyl. 2,5 340 ch). En attendant, le rôle du sportif de la famille est endossé par ce 45 TFSI ici à l’essai, doté d’un vaillant 4 cylindres 2.0 litres de 230 ch (350 Nm). Un cran en-dessous prend place le 40 TFSI, mué par une variante assagie (190 ch et 320 Nm). Mais en France, pays où le malus est devenu un véritable impôt direct de plus puisqu’il touche désormais presque toutes les autos thermiques, l’essentiel des ventes va tourner autour des modestes 35 TFSI et 35 TDI, affichant tous les deux 150 ch… et seulement 2 roues motrices. Au couple velu du diesel (340 Nm), la version essence, moins souple (250 Nm), oppose un silence de fonctionnement plus agréable, mais sa consommation supérieure, de 2 litres/100 km environ pour des performances similaires, fera à juste titre fuir les gros rouleurs.

On ne va pas se mentir, dans l’absolu, pour se vautrer à 80 km/h, ou rouler à 130 km/h sur autoroute au régulateur, l’un comme l’autre suffisent, mais en agrément, le bon compromis est un bloc de 190 ch. A ce sujet, sachez qu’un Q3 40 TDI de 190 ch viendra enrichir l’offre à partir du premier semestre 2019, et c’est probablement lui le bon cheval sur lequel il faut miser, pour concilier un malus limité à une consommation mesurée, sans nuire aux performances. Car ne perdez pas de vue que le Q3 est un vrai SUV, donc lourd et haut sur pattes, par nature susceptible de faire des voyages au long cours avec une famille à bord. Ce constat, parfaitement objectif, impose de se tourner vers des blocs calibrés à sa mesure.

Si vous trouverez dans notre prochain numéro un essai du petit 35 TDI (disponible dès 31 400 € en bvm6), nous avons donc décidé de vous présenter le nouveau Q3 sous son meilleur jour, avec le plus gros moteur, dans une finition S Line, histoire de vous montrer le champ des possibles. Avouez qu’avec cette sublime livrée d’un « bleu turbo » inédit, le nouveau Q3 fait forte impression. Les premiers kilomètres, effectués à bonne allure sur une route de montagne exigeante du Tyrol italien, mettent en évidence un comportement tout à fait sûr et plaisant. La voiture vire presque à plat, et s’accroche à la route sans faillir, bien aidée par la transmission quattro. Quant à la boîte S-tronic à 7 rapports, associée à ce moteur, elle séduit par sa douceur et réactivité. Si on apprécie le fait que les différents modes proposés par l’Audi drive select soient plus marqués qu’auparavant, on reste en revanche sur sa faim lorsque l’on bascule en mode « dynamic ». Certes, les performances sont flatteuses (0 à 100 km/h en 6,3 sec – 233 km/h), mais à aucun moment on ne vibre pour la sonorité de ce moteur, linéaire et très quelconque. Un échappement avec des clapets actifs aurait été le bienvenu. Quant à la direction, bien que précise et correctement calibrée, elle ne présente pas non plus le côté très direct et incisif d’un BMW X2, bien plus vivant à conduire. Pour que le Q3 rende coup pour coup au talentueux X2, il faudra attendre la sortie fin 2019 de son inédite déclinaison Sportback qui sera,de l’aveu des ingénieurs Audi, bien plusdynamique à conduire. Mais chut, on ne vous a rien dit…

Audi Q3

L’avis d’Avus

Ce nouveau Q3 remplit à merveille son contrat en cochant les bonnes cases, dans tous les domaines. Et il monte tellement haut le curseur en matière d’habitabilité, de modularité et de connectivité qu’il peut même désormais se permettre de faire de l’ombre… au Q5 ! Mais ce qui est sûr, c’est que même si ce second opus a progressé partout là où il le fallait, il y a « Q3 » et « Q3 ». Entre un modèle d’entrée de gamme pourtant correctement équipé de série et une version bien motorisée, en quattro, avec le plein d’équipements, on n’est plus du tout en présence de la même voiture… Ni en phase avec les 31 400 € demandés pour le ticket d’entrée.


Audi Q3

Caractéristiques techniques Audi Q3 45 TFSI

  • Moteur : 4 cyl. turbo et injection directe d’essence (TFSI), 1984 cm3
  • Puissance (ch à tr/mn) : 230 de 5000 à 6700
  • Couple (Nm à tr/mn) : 350 de 1500 à 4000
  • Transmission : aux 4 roues (quattro)
  • Boîte : S tronic à 7 vitesses
  • Freins : 4 disques ventilés
  • Pneumatiques : 215/65 R 17 (AV et AR)
  • L x l x h (en m) : 4,48 x 1,85 x 1,61
  • Poids à vide (kg) : nc
  • 0 à 100 km/h (sec) : 6,3
  • Vitesse maxi (km/h) : 233

On aime

  • Style soigné et agréable
  • Habitacle spacieux et modulable
  • Dotation de base sérieuse
  • Performances flatteuses
  • Comportement sûr et efficace

On aime moins

  • Prix d’attaque très théorique
  • Options chères et nombreuses
  • Moteur peu communicatif
  • Prix élitiste

Les alternatives

BMW-X2

BMW X2

Outre le X1, que l’on peut considérer comme un rival direct du Q3, il y a aussi ce X2, qui en dérive étroitement techniquement. Sauf que le style apparaît comme bien plus jeune et dynamique. Pas que le style d’ailleurs, puisque le X2 offre une conduite enjouée, qui surclasse celle de la concurrence, Q3 compris. Seuls bémols : des prix salés et un intérieur trop classique, de surcroît assez étriqué aux places arrière et au niveau du coffre… Prix : de 32 450 à 54 150 € selon version.

Jaguar-E-Pace

Jaguar E-Pace

Lancé fraîchement cette année, le sculptural E-Pace est probablement le plus joli SUV premium du segment, et également très doué en hors-piste. Mais passé cet « effet whaouhh », force est de reconnaître que le soufflet retombe bien vite. Outre un intérieur à la finition perfectible, l’E-Pace déçoit surtout par son poids, proche des 1700 kg. La faute à la plate-forme tout acier retenue, qui est celle du vieux Range Evoque, qui provient elle-même d’une ancienne Focus. Un handicap « de poids », qui plombe forcément les consommations et l’agrément de conduite… Prix : de 35 700 à 61 550 € selon version.

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