Interview: Elise Remark, Directrice du marketing Audi France

Bien que dans l’ombre des dirigeants d’Audi France, elle est une personne essentielle à son bon fonctionnement et aux stratégies qui en découle. Rencontre avec Elise Remark, fraîchement nommée Directrice du marketing de la marque aux anneaux pour la France…

Propos recueillis par Thomas Riaud

Elise Remark connaît bien le monde automobile. Après avoir œuvré durant 11 ans pour Seat puis pour la marque sportive Cupra, Elise Remark a succédé en juin dernier à Nathalie Hoffet, nommée directement par Robert Breschkow, lui-même fraîchement responsable d’Audi France.

Elise Remark, après des années difficiles, Audi aborde une nouvelle ère. Quels sont les atouts de la marque aujourd’hui ?

Vous allez assister à la plus grosse « offensive produit » jamais opérée par Audi. Cela a déjà commencé avec les A3 et e-tron GT restylées et le lancement très récent du Q6 e-tron, et notre développement va se poursuivre avec la commercialisation très bientôt des nouvelles A5, Q5, A6 e-tron. Je peux vous dire que « l’avance par la technologie » n’est pas qu’un simple slogan, c’est notre promesse-produit faite à nos clients.

Longtemps Audi a été la marque préférée des français. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous bénéficions de la plus forte image de tout le marché. La concurrence est stimulante pour faire toujours mieux, et c’est ce que nous faisons. Cela passe notamment par l’introduction de la nouvelle plateforme PPE dédiée aux modèles électriques, qui nous permet de prendre de l’avance sur nos concurrents. Audi a toujours écrit sa trajectoire grâce à des voitures innovantes. Cela se poursuit aujourd’hui, et les Audi sont des autos plaisantes à regarder, que l’on a envie de conduire.

Nous avons assisté, presque coup sur coup, à la disparition de modèles d’image pourtant iconiques, comme le TT, la R8 ou les A5 coupés et cabriolets. Aujourd’hui, il n’y a plus de modèle dédié au Grand Tourisme dans la gamme, contrairement aux concurrents BWM et Mercedes. C’est un peu gênant pour un constructeur qui se veut « premium » ?

La période n’est pas très favorable à de tels modèles, qui se vendent mal. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas prochainement de telles autos à nouveau dans notre gamme, mais nous n’oublions pas pour autant le plaisir, la passion automobile. Nous proposons l’incroyable RS6 GT, une proposition unique sur le marché, mais aussi l’e-tron GT ou encore l’A7 Sportback. Et puis je souhaite capitaliser sur la possibilité de personnalisation offerte par le département du sur-mesure Audi exclusive, qui s’adresse à tous nos clients. Aujourd’hui, seule une Audi sur dix en bénéficie, ce qui n’est pas assez. Je souhaite mettre en place des outils plus simples pour aider nos commerciaux à développer ce service vraiment premium.

Quelle part représente aujourd’hui en France les modèles S et RS sur le marché sachant que la fiscalité taxe très sévèrement ces modèles ?

Il est vrai que le malus de 60 000 € n’est évidemment pas un atout pour soutenir de tels modèles. Pourtant, malgré tout, ces Audi sportives parviennent encore à assurer 15% du mix de nos ventes, ce qui n’est pas négligeable. Cet héritage propre à Audi sport, nous allons le soutenir et le développer grâce à la généralisation de versions hybrides pour les modèles essence, mais aussi avec la mise en place de déclinaisons vraiment sportives sur nos électriques, comme le nouveau SQ6. Cela va s’accompagner, en France, d’une nouvelle signature forte qui sera « Nous sommes Audi ».

Elise Remark, depuis que j’ai le plaisir de m’occuper d’Avus, depuis 2008, je constate que rien n’est fait pour soutenir et aider les collectionneurs à entretenir leurs modèles. Le patrimoine est pourtant essentiel pour une marque « premium », et BMW, Porsche ou Mercedes l’ont bien compris, en proposant des branches « Classics ». Va-t-il enfin y avoir une avancée sur ce point chez Audi ?

Je souhaite encourager cette dimension liée au patrimoine et développer cette communauté de passionnés. Nous avons notre programme « my Audi » qui permet à la communauté de nos clients les plus passionnés de partager des événements en avant-première, comme des essais de nouvelles voitures, des projections au cinéma ou des événements gastronomiques. Mais il reste encore beaucoup à faire avec Audi Tradition pour promouvoir le patrimoine de la marque et notamment aider les collectionneurs.

Les salons automobiles traditionnels perdent en intérêt, et certains, comme celui de Genève, disparaissent. Quels canaux utilise désormais Audi pour communiquer ?

Les salons d’envergure conservent à nos yeux de l’intérêt, notamment si nous avons plusieurs nouveautés à présenter au public. C’est précisément pourquoi nous sommes présents en force au dernier Mondial de Paris. Mais c’est vrai que notre communication évolue. Nous sommes par exemple partenaires d’événements avec lesquels nous partageons des valeurs communes. Je pense notamment à notre présence auprès de la fédération française de ski, ce qui paraît logique avec notre histoire liée au système quattro idéal pour évoluer en sécurité sur la neige, mais aussi au salon Vivatech qui met en avant les nouvelles tendances et technologies, chose que nous avons historiquement toujours fait avec nos voitures.

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