Audi e-tron GT : Electro choc !
Le temps qui passe est particulièrement cruel pour les voitures électriques, vite dépassées sur le plan technologique. Si la sculpturale e-tron GT n’a besoin de rien sur le plan stylistique pour rester au top, il fallait l’up-grader techniquement pour qu’elle reste dans le coup. C’est désormais chose faite…
Texte Thomas Riaud, photos DR
En bref
1er restylage de l’e-tron GT
Autonomie et puissance en hausse
Jusqu’à 925 ch en version RS Performance
Prix (à partir de) : 128 250 € en version S
Porsche et Audi font cause commune sur le segment des berlines sportives électriques, avec respectivement les Taycan et e-tron GT. Porsche venant d’apporter des évolutions à son modèle, Audi en fait donc naturellement tout autant. Sur le plan du style, cela reste discret et c’est tant mieux, car objectivement, pourquoi vouloir à tout prix retoucher une auto dont les lignes et l’équilibre sont parfaits ? De notre point de vue, en toute objectivité (si, si !), cette e-tron GT est assurément l’une des plus belles berlines du moment. Ce premier restylage se borne donc à de légères modifications esthétiques, portant essentiellement sur la face avant. La gamme étant redéfinie, celle-ci reçoit donc des boucliers et calandres différents selon la version. L’entrée de gamme « GT » qui offrait 476 ch disparaît au profit d’une inédite variante « S » qui délivre désormais pas moins de… 679 ch, grâce à de nouveaux moteurs ! Cette e-tron GT S reçoit un bouclier avant comprenant de nouvelles prises d’air verticales, tandis que la calandre est structurée autour de lames horizontales à effet 3D. Forcément, par effet mécanique, la variante haut de gamme RS monte à son tour le curseur question puissance. Et pas qu’un peu ! Grâce à l’adoption de nouveaux moteurs et batteries, elle voit ainsi sa puissance bondir de 598 à 856 ch, voire même jusqu’à 925 ch en « RS Performance » ! Oui, vous avez bien lu, pas moins de 925 ch, soit un niveau de puissance comparable à une F1 de quelques années.
› La berline sportive e-tron GT connaît son premier restylage, bien plus discret sur la forme que sur le fond, puisque tout change, des moteurs aux batteries.
Cela en fait donc l’Audi de série la plus puissante jamais proposée, et cette écurie colossale se répercute directement sur les performances annoncées, juste stratosphériques. En effet, en mettant « pied dedans » l’exercice du 0 à 100 km/h serait ainsi satellisé en seulement… 2,5 secondes, et ce, malgré un poids à vide dépassant allégrement les 2 tonnes. « Allo Houston, mon passager est tombé dans les pommes ! ». Cette accélération, pour le moins violente, peut s’obtenir au moyen d’un inédit bouton « boost » intégré au nouveau volant à méplat, permettant de gagner 95 ch durant 10 secondes. Bien sûr, on est loin, très loin, de la noblesse d’une vraie mécanique faite d’engrenages, de pignons, de pistons et d’arbre à cames, mais la performance mérite d’être saluée. Cette version de pointe RS Performance bénéficie d’un mode dédié au circuit en plus des trois réglages standards (contre un seul sur la S) et d’une interface revue, présentant des compteurs à fonds blancs, comme sur la RS2 ! Pour se différencier de la « S », cette « RS Performance » adopte un bouclier comprenant de larges prises d’air latérales, tandis que la calandre placée au centre arbore des sculptures hexagonales en nid d’abeille. Le diffuseur arrière, remodelé également, intègre en son centre un catadioptre central vertical, évoquant un peu les feux des F1. Enfin, les bas de caisse et les coques de rétroviseurs reçoivent une finition inédite en fibre de carbone à motifs « camouflage ».
› L’e-tron GT navigue, dans sa variante haut de gamme RS Performance à des altitudes jamais atteintes sur une Audi de série, en délivrant jusqu’à 925 ch. De quoi abattre le 0 à 100 km/h en à peine 2,5 sec et de ridiculiser une redoutable 911 Turbo S !
Plus de « watts » sous le capot c’est bien, mais encore faut-il préserver l’autonomie, le point fiable traditionnellement des véhicules électriques. Audi a bien bossé sur ce point crucial, puisque l’e-tron GT restylée embarque une batterie de nouvelle génération à densité accrue, de surcroît un peu plus compacte et légère (- 9kg), voyant sa capacité passer de 93,4 kWh à 105 kWh. Une batterie qui tolère des recharges éclairs, jusqu’à 320 kW en courant continu (contre 270 kW précédemment). Cela permet de recharger, dans les meilleures conditions, en 18 minutes seulement pour passer de 10 à 80% de charge. Le freinage régénatif a lui aussi été amélioré, en grimpant de 290 à 400 kW. Mis bout à bout, ces progrès notables permettent d’offrir une autonomie plus acceptable de 609 km (cycle WLTP), soit 450 km environ en conditions réelles (c’est 108 km de gagnés par rapport à l’ancienne version). Autre évolution notable qui ne se voit pas, la suspension pneumatique de nouvelle génération, offrant paraît-il un incroyable compromis entre confort et tenue de route, en maintenant parfaitement l’auto dans les virages. La première version semblait déjà proche d’une centrifugeuse, donc il nous tarde d’essayer pour juger sur pièce. Bien plus nouvelle qu’il n’y paraît, cette e-tron GT en profite pour gagner de série des freins majorés et proposer de nouvelles options, dont un système de freinage carbone-céramique à 10 pistons, des roues arrière directrices ou encore un toit vitré pouvant s’opacifier, grande nouveauté de l’année qui tend à se généraliser. Toujours produite dans l’atelier Audi Sport de Böllinger Höfe, cette super Audi connaît également une sérieuse inflation tarifaire, en s’affichant à partir de 128 250 € dans la version S « de base », soit 20 250 € de plus que la précédente GT d’entrée de gamme. La RS voit son prix grimper de 13 000 € pour s’établir à 162 400 €, tandis que la variante Performance culmine à 175 350 €. Ca commence à faire cher le joujou électrique !
› Pour ce discret restylage, c’est surtout la face avant qui a été remodelée, chaque version bénéficiant d’un bouclier et d’une calandre spécifiques.