Audi A3 TDI 150, Unstoppable.

A l’heure où les constructeurs se gargarisent lorsqu’ils nous pondent une voiture électrique capable de parcourir 500 km (sur le papier), il serait bon de rappeler quelques fondamentaux. Comme les qualités d’un bon vieux diesel, inégalé dans le domaine de l’autonomie. La preuve avec cet essai de l’A3 2.0 TDI de 150 ch…

Texte Joseph Bonabaud, photos Thomas Riaud

En bref
Version Sportback de l’A3 « 35 TDI »
Moteur 2.0 TDI de 150 ch
Autonomie réelle : plus ou moins 800 km
Prix : à partir de 34 050 €

980 km… C’est l’autonomie flatteuse indiquée par l’ordinateur de bord, plein fait, lorsque je récupère la voiture au parc presse Audi, en plein cœur de Paris. Voilà qui laisse rêveur ! Car autrement dit – avec un réservoir contenant seulement 50 litres de carburant – ma monture va me permettre de me replonger dans l’ambiance du jeu des 1000 bornes durant cet essai, qui va compter des profils de route aussi divers que variés. Avec de la ville pour commencer, le temps de m’extirper des bouchons parisiens, bientôt plus célèbres que les lyonnais « grâce » à Madame Hidalgo et son équipe de bobos-écolos. Entre les travaux commencés partout et terminés nulle part et la multiplication de pistes cyclables… où on ne voit quasiment pas de cyclistes ! – il reste difficile de prendre son mal en patience. Sauf peut-être lorsque, comme moi, on vient de prendre livraison de son nouveau « jouet ». C’est fou tout ce que l’on peut faire dans les bouchons !

› L’A3 va sur ses 4 ans de carrière et va donc connaître prochainement un restylage.
Pourtant, sa ligne demeure encore plaisante et d’actualité, en berline, ou comme ici en break Sportback.

Cela me permet tout d’abord d’admirer la plastique de ma monture dans le reflet des vitrines. Oui, je sais, c’est très narcissique, mais c’est toujours bon pour l’ego de constater que cette 4ème génération d’A3 n’a pas pris une ride, et ce, après déjà 4 ans de bons et loyaux services. Cela commence à sentir le restylage en approche, sans doute dans le courant de l’année… Plus que la ligne, encore d’actualité, j’espère qu’ils en profiteront surtout pour améliorer la qualité perçue, en régression sur cette génération par rapport à la mouture précédente, certains plastiques peu valorisants ayant pris possession des lieux. Fermons la parenthèse. Car les bouchons, cela sert aussi à plein d’autres choses, comme passer ses coups de fils via le système Bluetooth, mais aussi à « jouer » avec les diverses commandes, dont celles pilotant l’affichage paramétrable du cockpit virtuel. Bon d’accord, au bout d’un moment, on a un peu fait le tour et on ne sait plus très bien comment s’occuper !

Evidemment, quitte à appuyer sur tous les boutons physiques, encore très présents sur cette génération, j’en ai aussi profité pour faire défiler les modes de conduite offerts par l’Audi drive select, et me caler sur « confort », tant l’état des chaussées parisiennes est devenu déplorable. La mise en place récente du 30 km/h dans Paris, au-delà du ridicule de cette mesure impactant aussi de nombreux grands axes roulants, est finalement presque pertinente tant il faut désormais slalomer entre les nids de poule pour ne pas y laisser une jante. Vous croyez que j’exagère ? Prenez l’avenue Foch pour voir. Là encore, je comprends pourquoi nombre de parisiens roulent en SUV, car j’avoue avoir eu quelques craintes pour les pneus taille basse chaussant les belles jantes de ma monture, qui n’a pourtant rien d’une sulfureuse déclinaison RS. En roulant au pas, dans ce bazar indescriptible, je profite de la pertinence du système stop&start, permettant de couper le moteur à chaque arrêt, pour économiser un peu de précieux carburant, dont le prix au litre s’approche désormais dangereusement de celui de certains bons vins de table ! Tout ceci se fait de façon transparente à l’usage, et il suffit de relâcher la pédale de frein pour réactiver le moteur, chose qui se fait ici de façon un peu moins discrète qu’avec un bloc essence. Bon, me voilà enfin sur le périphérique, prêt à enquiller l’autoroute. L’essai va enfin pouvoir commencer pour de bon !

› Contrairement aux constructeurs français, qui font la grossière erreur de se détourner du diesel, le groupe Volkswagen maintient son offre avec ces excellents TDI, comme ce 2.0 de 150 ch. Mais jusqu’à quand ?

Graine de routière

Malgré les quelques 20 km déjà parcourus, l’ordinateur de bord indique toujours 980 km d’autonomie, rançon d’une conduite jusqu’ici « éco-responsable » comme se plaisent à dire les adeptes progressistes d’une certaine bien-pensance. Mais à Avus ce genre de posture nous indispose vite, si bien que je sélectionne le mode « auto » et appuie plus franchement sur la pédale de droite, laissant gérer la boite S-tronic à double-embrayage. Celle-ci brille par sa douceur et sa réactivité, mais sa gestion fait en sorte de passer dès que possible le rapport supérieur, pour privilégier une faible consommation. Un mode de fonctionnement à vrai dire plus agaçant en ville que sur route, les 360 Nm de couple disponible dès 1600 tr/mn aidant à se relancer facilement. Et promptement, assez pour parcourir l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,4 secondes et atteindre 224 km/h en pointe, des valeurs excellentes pour un « petit » 2.0 de 150 ch.

› L’intérieur demeure toujours aussi plaisant, mais certains plastiques font un peu bas de gamme et les places arrière se montrent un peu juste pour de grands adultes.

Au-delà de ces performances flatteuses, cette A3 35 TDI séduit par son confort de roulement et de fonctionnement, faisant totalement oublier qu’un diesel tourne sous le capot. Un confort de bon aloi, digne d’une routière de la catégorie supérieure, qui concerne également les suspensions. Celles-ci offrent un confort très acceptable, et savent se montrer fermes comme il faut lorsqu’on sélectionne le mode « dynamic », permettant d’optimiser la réponse à l’accélérateur et les passages des vitesses, chose qui a du sens dès que l’on s’aventure sur le réseau secondaire, où l’on alterne séquences coulées et rythme parfois plus élevé, le temps d’effectuer un dépassement.

Evidemment, insidieusement, cela pousse à augmenter un peu l’allure, ce qui impacte directement la consommation moyenne, en hausse. Mais dans des proportions très raisonnables, car durant tout cet essai, nous n’aurons pas consommé plus de 5,6 l/100 km en moyenne. De quoi donner des galons de routière à cette A3 35 TDI, une berline compacte taillée pour les voyages longues distances. Après 800 km de parcourus, le témoin d’alerte me signale qu’il est temps de ravitailler. Je me plie de bonne grâce à cet exercice imposé, et j’ai une pensée émue pour le conducteur d’une Kia EV6 qui galère sous le crachin à recharger sa « boite à piles » sur la borne voisine. Je suis arrivé après lui, et après une bonne pause, comptant même un café, je suis reparti bien avant, pour effectuer de nouveau au moins 800 km, sans sourciller. Et si c’était ça le vrai progrès ?

› Cette A3 35 TDI combine plaisir de conduite et grande autonomie grâce à un appétit d’oiseau. De quoi en faire une vraie petite routière !

L’avis d’Avus

Je vais enfoncer une porte ouverte, mais en ces temps où les automobilistes – bercés par les sirènes des pouvoirs publics – ne savent plus sur quel pied danser, il est bon de rappeler certaines vérités. Franchement, hier comme aujourd’hui, pour effectuer sereinement des trajets longues distances, on n’a pas fait mieux que les moteurs diesels ! Cette petite A3 35 TDI en a fait la démonstration éclatante, en conjuguant plaisir de conduite et sobriété, sans avoir une épée de Damoclès au moment de ravitailler, le plein de gasoil se faisant partout, en à peine 5 minutes, pour ensuite repartir sereinement durant plus de 800 km. Voilà ce que propose Audi, le tout pour un prix « contenu », fixé à partir de 34 050 €, même s’il faudra plutôt tabler sur 40 000 € pour avoir un modèle bien équipé. Malgré tout, dites-moi quelle voiture électrique ou même hybride-rechargeable en offre autant pour ce tarif ? Aucune !

« Cette A3 35 TDI offre un confort de bon aloi, digne d’une routière de la catégorie supérieure, qui concerne également les suspensions »

On aime

• Style toujours plaisant
• Habitacle « techno » et ergonomique
• Agrément moteur-boîte
• Comportement sûr et dynamique
• Sobriété – autonomie

On aime moins

• Bientôt interdite dans certaines ZFE !
• Détails de finition
• Places arrière un peu juste
• Beaucoup d’options « obligatoires »
• Plus de version 3 portes…

Fiche technique Audi A3 35 TDI S-tronic

Moteur : 4 cylindres en ligne turbo diesel, 1968 cm3
Puissance (ch à tr/mn) : 150 de 3000 à 4200
Couple (Nm à tr/mn) : 360 de 1700 à 2750
Transmission : aux roues avant
Boîte : S-tronic à 7 rapports
Freins : 4 disques ventilés
Pneumatiques : 225/45 R 17
L x l x h (m) : 4,34 x 1,81 x 1,45
Coffre (mini/maxi, litres) : 380
Réservoir (litres) : 50
Poids à vide (kg) : à partir de 1485
Conso mixte (l/100 km) : 4,5
Rejet de CO2 (g/km) : 119 à 131 selon dotation
0 à 100 km/h (sec) : 8,4
Vitesse maxi (km/h) : 224

Avus:
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