Le désormais incontournable Techno Classica mettait à l’honneur de nombreux modèles frappés des 4 anneaux. Mais tous n’étaient pas des Audi. C’est tout l’intérêt de ce salon hors-norme, où l’on pouvait voir de nombreuses NSU, Wanderer ou Horch. Revue de détail…
Par Thomas Riaud, photos Thomas Riaud
Depuis 1989, le Techno Classica s’est fait un nom dans le microcosme des passionnés automobiles. Mieux, ce salon est devenu chaque année, durant une semaine d’avril, ‘’the place to be’’, un incontournable. Mais si les années se suivent, elles ne se ressemblent pas. Surtout cette première édition post-Covid, qui se distingue par quelques changements notables. A commencer par les lieux du Messe, l’équivalent de notre palais des expositions, qui a été entièrement revu et corrigé. Difficile donc d’y retrouver ses repères, même s’il reste quelques fondamentaux. Les allemands jouant à domicile, on y retrouve en force les principales marques, représentées par une pléthore de modèles différents. Comme à l’accoutumée, parmi les 7 halls disponibles, Mercedes se taille la part du lion en occupant près de la moitié du premier. Outre le stand officiel du constructeur, les clubs de la marque cohabitent, mais aussi les professionnels dédiés, acquis à l’Etoile, comme le spécialiste Brabus qui restaure plus neuf que neuf certains modèles devenus iconiques, comme la fameuse 300 SL « papillon » (vendue plus d’un million d’Euros !), ou des Pagode pouvant approcher, après rénovation jusqu’au moindre boulon, les 300 000 € !
Parmi les 1250 stands, BMW est également bien représenté, et on se prend à rêver devant d’anciens modèles qui rivalisaient de finesse et d’agressivité, bien loin du design indigeste de « panzer » qui distingue les ultimes productions du constructeur à l’hélice. Il suffisait de revoir un roadster 507 ou un sublime coupé 3.0 CSi pour s’en assurer. Pour ce qui est des anciennes Audi, nous sommes allés dans le hall habituellement réservé aux marques du groupe Volkswagen. Et là, on doit avouer que l’on a été quelque peu déçu, en découvrant le résultat sans appel de sérieuses coupes budgétaires, que l’on peut attribuer aux amendes colossales liées au scandale du dieselgate, mais aussi aux milliards investis par le groupe dans la folie du tout-électrique. Du coup, exit les stands habituellement réservés à Bentley, Lamborghini ou Bugatti. Pire, même Porsche a été gentiment évincé et ce, malgré la célébration cette année des 60 ans de la légendaire 911 ! A la place, il y avait Volkswagen, qui fêtait les 50 ans de l’insipide Passat, un beau stand attribué à Skoda, et enfin, un dernier, dédié à Audi.
TT Time
On est loin des belles années où Audi Tradition bénéficiait d’un stand de 800 m2 permettant d’aligner près d’une dizaine de modèles. Cette année, Audi devait compter sur moitié moins et faire avec. On s’attendait à la mise en avant de NSU, qui célèbre ses 150 ans. Perdu ! Seule une motocyclette de la marque assurait un discret clin d’œil à cet anniversaire d’envergure. Audi Tradition a préféré capitaliser sur des valeurs sûres, en présentant les incontournables quattro, avec un Ur quattro de rallye, et un dérivé S1 quattro E2, des modèles toujours aussi spectaculaires et populaires. Au-delà de ces grands classiques, la marque aux Anneaux a mis à l’honneur l’iconique TT, qui célèbre cette année ses 25 ans, en se basant sur la présentation du concept initial.
Outre un sublime roadster 1.8 turbo de 180 ch plus neuf que neuf, nous avons pu découvrir un coupé peint d’un jaune éclatant pour le moins singulier dont nous ignorions l’existence, un dérivé abritant le bloc de la RS4 ! Concocté par quattro GmbH, l’ancêtre du département Audi Sport, ce coupé de première génération se distingue par la présence d’un gros aileron fixe à l’arrière, mais il sera hélas resté au stade de prototype, le premier TT RS n’étant commercialisé qu’à partir de 2012, sur la base de la seconde génération. Pour découvrir d’autres Audi anciennes, il fallait changer de hall pour aller voir du côté des clubs et des marchands. Au club Audi Allemagne, la célébration des 150 ans de NSU a été honorée comme il se devait, en exposant une petite Prinz des années 50, mais aussi un adorable roadster, ou encore l’ambitieuse berline RO 80 à moteur rotatif. On a aussi apprécié la mise en avant de beaux modèles, dont une sublime berline V8, ancêtre de l’A8, ou encore un coupé 100 S, dont la cote ne cesse de s’envoler.
Chez les marchands de rêve, on trouve surtout de somptueuses Horch à vendre, des modèles de prestige construits avant-guerre qui n’ont rien à envier aux plus prestigieuses Mercedes. Mais aussi, et c’est nouveau, on pouvait acheter des Audi de compétition, même si les prix avaient de quoi freiner les ardeurs des plus motivés ! Ainsi, un Ur quattro ex-Michèle Mouton était à vous contre la modique somme de 950 000 €. Pour un budget encore plus costaud, fixé à 1 150 000 €, on pouvait acquérir une bestiale Audi 200 TransAM. A côté, une A4 de DTM ex Hans Stuck, affichée à « seulement » 450 000 €, c’était presque cadeau ! Pour redescendre sur terre, nous n’avons pas résisté à l’envie de voir ce qui traînait sur les parkings extérieurs, réservés aux particuliers désirant vendre leurs voitures. Parmi celles-ci, on a repéré un très beau coupé 100 S, restauré semble-t-il dans les règles de l’art et conforme à l’origine. Son prix ? Près de 55 000 € ! Et oui, au Techno Classica d’Essen, on trouve de tout, à tous les prix. Il suffit juste de demander… et de payer !