Face à la Mini et autres citadines « tendances », Audi oppose l’A1. Si elle est mignonne à croquer lorsqu’elle est bien équipée, la petite A1 tente désormais de séduire un plus large public. C’est le but de cette version d’entrée de gamme 25 TFSI, mue par un modeste 3 cylindres de 95 ch taillé d’abord pour la jungle urbaine…
Par Joseph Bonabaud, photos Thomas Riaud
En bref
Nouvelle version d’entrée de gamme de l’A1
Version 25 TFSI, 3 cylindres de 95 ch
Prix : 20 000 € (à partir de)
Avec la petite citadine d’Ingolstadt, lancée en 2010, Audi a surpris son monde en jouant à fond la carte du sur-mesure, au point d’en avoir vendu plus de 900 000 dans le monde. Une recette à succès reconduite sur cette seconde génération, lancée en 2018. Ceci concerne bien sûr l’habitacle, personnalisable à l’envi grâce à un vaste choix de matériaux et de couleurs. Les intérieurs Audi, traditionnellement austères, connaissent ici un petit coup de jeune avec des combinaisons audacieuses et rafraîchissantes. Mais l’A1 ne renonce pas pour autant aux valeurs maison, comme l’atteste sa finition rigoureuse, au point de surclasser largement toutes ses rivales.
Plastiques moussés sur la planche de bord, touches d’aluminium véritable et ajustages impeccables composent un environnement luxueux. Mais attention ! Sur cette seconde génération assemblée désormais en Espagne dans l’usine Seat de Martorell, on note une baisse de qualité perçue par rapport à la génération précédente, notamment sur les contre-portes et les parties basses du mobilier. Un grief qui ne semble pas contrarier les clients amateurs de citadines premium. Et si le cœur vous en dit (et que votre banquier vous suit !), sachez que l’A1 peut recevoir de gros moteurs (jusqu’à 200 ch !) et s’équiper dernier-cri.
Cockpit virtuel, capteur de pluie, climatisation, connexion Bluetooth, alerte de franchissement de ligne ou encore éclairage d’ambiance à leds sont autant d’équipements souvent inédits dans la catégorie, livrés d’office, qui contribuent au bien-être à bord. Tant mieux, car même si elle n’est plus disponible qu’en carrosserie Sportback à 5 portes (4m03), l’A1 n’est pas pour autant une championne de l’habitabilité, notamment aux places arrière. Cela concerne aussi la capacité du coffre, plus généreuse mais limitée à 335 litres, même si la banquette arrière 30-70 se rabat, « détail » appréciable pour gagner en capacité de charge (1090 litres). Bref, vous l’aurez compris, en s’affichant à partir de 20 000 euros à travers cette nouvelle version de base 25 TFSI, l’A1 n’est malgré tout pas vraiment un achat rationnel, ni bon marché : c’est d’abord un coup de cœur. Mais justement, est-il raisonnable de craquer pour cette version d’entrée de gamme ?
Le bonheur… sur facture
Soyons clairs, ce coup de cœur devient un crève-cœur si on se cantonne aveuglément à la finition de base, que personne ne voudra d’ailleurs ! Posée sur de frêles jantes en acier de 15 pouces, mais aussi dépourvue de feux à diodes ou de jonc chromé au niveau de la calandre, cette A1 dépouillée fait bien chiche en apparence. Idem pour l’intérieur, qui fait notamment l’impasse sur l’écran tactile de 8,8 pouces (10,25’’ en option), une « tour de contrôle » pourtant indispensable dans toute auto moderne digne de ce nom. Du coup, on va oublier cette version d’entrée de gamme indigente pour opter obligatoirement pour la finition supérieure « Design » de notre modèle d’essai, ce qui fait grimper le prix à 22 600 € avec ce 25 TFSI. Et encore, pour ce prix là, on n’a pas d’Audi Drive Select permettant de paramétrer la voiture, et l’écran tactile ne donne pas accès à un GPS. Pour y accéder, il faudra brancher votre Smartphone !
Avec l’A1 25 TFSI, Audi propose un ticket d’entrée théorique à 20 000 €. Juste théorique…
Et question mécanique, il faudra là aussi rester humble. Au fait, ce 25 TFSI, de quoi s’agit-il ? C’est un modeste 3 cylindres 1.0 litre turbo essence, qui développe seulement 95 ch, contre 116 ch pour la version 30 TFSI qui faisait auparavant office de ticket d’entrée. L’ensemble de la prestation mécanique de cette 25 TFSI est d’ailleurs logiquement revu à la baisse, le couple passant de 200 à 175 Nm, tandis que la boîte manuelle doit se contenter de 5 rapports. Un nivellement par le bas qui vous met au moins à l’abri de tout malus. Forcément, pour être honnête, c’est avec une certaine appréhension que je prends le volant de cette modeste version de 95 ch. Erreur, car dès les premiers kilomètres, mes craintes s’évanouissent. En fait, tout dépend de l’utilisation que l’on en fait !
Une Audi bien urbaine
Car contre toute attente, cette A1 dispense un vrai agrément de conduite… si on se cantonne à des parcours péri-urbains. Si les reprises ne sont pas indigentes (0 à 100 km/h en 10,8 sec), elle ne permettent pas pour autant de dépasser sereinement. Si on n’est pas bien lancé, il faut vraiment se faire violence et ne pas hésiter à « rentrer » une ou deux vitesses pour relancer le petit moteur, chose qu’il semble désapprouver en braillant joyeusement. A régime stabilisé, sur le billard d’une voie rapide, cette A1 fait illusion, mais dès que l’on hausse le rythme, ou qu’une forte côte se présente, on sent que le moteur peine et atteint ses limites et ce, malgré une vitesse de pointe plus qu’honorable (191 km/h maxi).
Ce bloc permet malgré tout d’apprécier pleinement les qualités dynamiques du châssis, largement surdimensionné par rapport aux performances dispensées par cette version 25 TFSI, le comportement étant toujours sûr et équilibré. Une belle assurance qui se fait un peu au détriment du confort, assez ferme, cette A1 d’entrée de gamme ne disposant pas d’un amortissement réglable. Et si, sur route sinueuse, cette A1 reste agile et plaisante à mener, elle n’a pas le côté « fun » d’une Mini, plus vivante et réactive. L’efficacité à tout prix : voilà peut-être un défaut d’une de ses nombreuses qualités !
L’avis d’Avus
Cette A1 25 TFSI fait parfaitement illusion en ville, mais elle perd de sa superbe si l’on veut voyager à plusieurs avec. Clairement, l’A1 25 TFSI est une pure citadine, et elle n’affiche pas la polyvalence de versions plus musclées, mieux armées pour faire de la route en charge. Et ce qui vous fera à coup sûr tousser est le prix rondelet de cette A1, qui s’envole dès que l’on commence à sélectionner quelques options « qui vont bien ». Des tarifs prétentieux qui placent cette A1 en concurrence directe avec une A3, une Audi certes un peu moins tendance, mais nettement plus homogène !
On aime
- Ligne moderne et séduisante
- Ambiance intérieure réussie
- Possibilité de personnalisation
- Moteur sobre
On aime moins
- Prix d’attaque très théorique
- Finition en baisse
- Options chères et nombreuses
- Moteur trop juste sur route
- Pas de GPS intégré
Caractéristiques techniques : Audi A1 25 TFSI
- Moteur : 3 cylindres turbo essence, injection directe, 999 cm3
- Puissance (ch à tr/mn) : 95 à 5 000
- Couple (Nm à tr/mn) : 175 à 2 000
- Transmission : roues avant
- Boîte : BVM 5
- Freins : 4 disques (ventilés à l’avant)
- Conso mixte (litres) : 4,8
- L x l x h (m) : 4,03 / 1,74 / 1,41
- Coffre (litres) : 335
- Réservoir (litres) : 40
- Poids à vide (kg) : 1090
- Pneus : 185/65 R 15
- Rejet de CO2 (g/km) : 104
- 0 à 100 km/h (sec): 10,8
- Vitesse maxi (km/h) : 191