Audi TT Mk1 roadster 1.8T 180 ch, 2002 : L’idole des jeunes
A la fin des années 90, Audi crée la surprise en commercialisant le TT. D’abord proposé en coupé, le TT est ensuite décliné en roadster. Véritable gravure de mode roulante, l’Audi TT fut et reste l’auto tendance qu’il faut avoir. Une idole des jeunes qui a conservé ses fans. En faites-vous partie ?
Texte Joseph Bonabaud, photos Jack Seller
En bref
Premier Audi TT, version Roadster
Moteur 1.8T de 150 ch
265 445 exemplaires produits (jusqu’en 2005)
Performances : 0 à 100 en 8,1 sec, 222 km/h
Vingt ans ! On a du mal à le croire tant il reste présent dans nos rues, mais le premier TT (Mk1 pour les intimes) a déjà plus de 20 ans. Il est vrai que le TT (pour « Tourist Trophy ») est une exception dans la gamme Audi. Je devrais dire une exception tout court, car une auto qui affiche une telle pureté sur le plan du design se compte sur les doigts d’une main. A l’instar de la mythique Porsche 911 ou de la Jeep Wrangler, le TT c’est d’abord un trait de génie, d’une simplicité biblique. Pour un peu, cette ligne râblée toute en rondeurs, façon « ponceuse à bitume » ou « souris d’ordinateur », aurait pu être l’œuvre d’un enfant à qui l’on aurait demandé « dessine-moi une voiture de sport ».
Depuis 2000, le TT hérite d’office d’un petit becquet de coffre, destiné à apporter de l’appui sur le train arrière. Si la version quattro reçoit 2 sorties d’échappement, notre version 1.8T n’en reçoit qu’une.
Le mieux est que la version définitive, présentée au Mondial de Paris en 1998, conserve presque les traits originels du concept-car, dévoilé trois ans plus tôt au Salon de Francfort. Et ce design intemporel est tellement fort, qu’il devient désormais un crime de lèse-majesté de le modifier. Comme Porsche avec sa 911, Audi en est devenu « esclave », incapable de le modifier trop radicalement, sous peine de le défigurer. La meilleure preuve en est la génération actuelle, le TT « Mk3 » apparu en 2014, finalement assez proche en apparence de la première mouture malgré des traits plus acérés. Ancienne ou moderne, voilà en tout cas une Audi qui a conservé tout son sex-appeal, et peut être plus encore en version roadster…
Déshabillez-moi…
A partir de janvier 2000, Audi a la bonne idée de décliner son TT en roadster. L’opération ne consiste pas à un simple « tronçonnage » du pavillon. La caisse est amplement rigidifiée au niveau des longerons, et en tombant le haut, le TT troque son pratique hayon au profit d’une malle de coffre plus classique. Quant au toit en pente douce, il est remplacé par une traditionnelle capote en toile souple à double épaisseur. Si son déverrouillage reste manuel, celle-ci est bien sûr entièrement électrique et bénéficie d’une lunette en verre dégivrante. Enfin, les deux petites places arrière du coupé sont supprimées au profit de l’intégration d’un couvre-capote, et de deux arceaux proéminent intégralement aluminium, de toute beauté ! Bien sûr, le côté « lissé » de la ligne est habilement préservé. Les phares comme les feux sont affleurants, et seuls les passages de roues marqués apportent un peu de volume au niveau des flancs. L’intérieur, de toute beauté, est bien entendu identique à celui du coupé. A un détail près : Audi a présenté son roadster avec une sellerie optionnelle inédite, en gros cuir brun surpiqué, façon gant de base-ball. C’est rustique, efficace… et vraiment très esthétique.
Le TT, c’est d’abord une gueule inimitable, à croquer, que ce soit en coupé ou, comme ici, en version roadster.
Notre superbe modèle d’essai, du millésime de 2002, n’a hélas pas eu droit à cette coquetterie. On trouve une sellerie en cuir noir des plus classiques (livrée de série), en harmonie avec les plastiques sombres qui habillent la planche de bord. Remonter aujourd’hui dans cette auto permet de mesurer à quel point Audi avait fait, à l’époque, un excellent travail au niveau de la finition. Certes, la présentation est austère, mais les plastiques, parfaitement assemblés, sont moussés à souhait, gage d’une bonne tenue dans le temps. Et les pièces en aluminium véritable apportent une incontestable touche de sportivité – et de classe – qui ne se dément pas. Du repose-pied à la façade amovible de l’autoradio, en passant par les cerclages des compteurs ou des aérateurs, il y en a partout ! A vrai dire, chaque détail bénéficie d’un soin absolu, des poignées de porte aux aiguilles des compteurs. Et c’est bien sûr lorsque la belle se découvre, au premier rayon de soleil venu, que l’on profite le plus de cet environnement chic et sportif. Contrairement au coupé, qui a tendance à « étouffer » ses occupants avec sa ceinture de caisse haute et sa surface vitrée très réduite, il n’y a ici aucun risque de claustrophobie. Prêt à prendre un bon bol d’air frais ?
Plus belle la vie
Capote rangée sous le couvre-tonneau, la route se laisse aborder sereinement, coude à la portière. La cime des arbres glisse au-dessus de nos têtes, tandis que chaque rayon de soleil vient caresser nos visages. En ce début de printemps, les frimas d’un hiver persistant se font à peine sentir, l’habitacle du TT roadster restant un douillet cocon protecteur, très agréable à vivre. Il n’y a pas encore de « chauffe-nuque », mais il suffit de pousser le chauffage à fond et de mettre en place le coupe-vent pour se préserver des remous d’air. Une opération simple comme une pression sur un bouton, qui actionne électriquement une petite vitre escamotable, logée entre les appuie-têtes. Un équipement discret et efficace, qui reste réservé aux versions haut de gamme, comme notre roadster 1.8 T de 180 ch (la variante de 150 ch d’entrée de gamme n’en dispose pas). Voilà une cavalerie déjà respectable, qui permettait à ce TT particulièrement léger (1350 kg environ) de tenir en respect ses concurrentes directes, de puissance équivalente (Alfa Romeo Spider 2.0 JTS, Mercedes SLK 200K, BMW Z4 2.0i…). Et pour lutter à armes égales contre les versions de pointe, il y avait bien sûr la redoutable quattro, forte de 225 ch, et même une suave V6 3.2 (de 250 ch !), apparue courant 2003.
Capoté ou découvert, le TT roadster affiche une ligne intemporelle d’une incroyable pureté, qui va parfaitement résister aux outrages du temps.
Rassurez-vous : même avec le « petit » 4 cylindres turbo de 180 ch de notre modèle d’essai, il y a déjà de quoi largement s’amuser. Souple à bas-régime (235 Nm de 1950 à 5000 tr/mn !), ce pétillant 1.8 sait se montrer rageur à l’approche de la zone rouge (180 ch à 5500 tr/mn). A l’usage, capoté ou à l’air libre, les occupants font le plein de sensations grâce à des reprises franches (0 à 100 km/h en 8,1 sec, 222 km/h maxi), bien suffisantes pour dépasser en toute sécurité… et se faire plaisir ! Car, bien que privé de la transmission intégrale quattro, notre TT, rigide et bien né, reste un bonheur à cravacher sur une départementale sinueuse. L’amortissement est certes un poil ferme, mais la motricité est bonne, la direction précise, et le freinage, assuré par 4 gros disques (ventilés à l’avant), répond toujours présent. Il en va de même de la traditionnelle boîte mécanique à 5 rapports, bien étagée et très agréable à manipuler, avec des verrouillages fermes et précis (une Tiptronic à 6 rapports, moins convaincante, était aussi disponible).
L’avis d’Avus
Pas vraiment donné en neuf lors de sa commercialisation, ce roadster élitiste, enfin très abordable en occasion, fait aujourd’hui les beaux jours des amateurs du genre. Et ils auraient bien tort de s’en priver, surtout que ce, déjà culte, TT de première génération a tout pour devenir un must en collection ! Sa ligne n’a pas pris une ride, son comportement, à défaut d’être réellement sportif, demeure sécurisant et très efficace, et sa dotation de série, très complète, participe au bien-être à bord. Prenez donc le temps de dénicher un bel exemplaire conforme à l’origine, suivi rigoureusement depuis sa commercialisation, et gardez-le bien au chaud. Vous verrez, en TT coupé ou roadster, la vie devient plus belle… et la route aussi !
On aime
- Design intemporel
- Moteur plein de caractère
- Habitacle bien fini et bien équipé
- Cotre très attractive
On aime moins
- Comportement peu sportif
- Devient rare en parfait état d’origine
- Carrosserie vulnérable
Fiche Technique :
Audi TT roadster Mk1 1.8T 180 (2002)
- Moteur : 4 cylindres en ligne turbo, 16V, 1 781 cm3
- Puissance (ch à tr/mn) : 180 à 5 500
- Couple (Nm à tr/mn) : 235 de 1950 à 5000
- Transmission : roues avant, Boîte manuelle à 5 rapports.
- Suspension AV : Mc Pherson triangulé
- Suspension AR : bars tirés, barre stabilisatrice
- Freins : Quatre disques (ventilés à l’avant). ABS. ESP
- Dimensions L x l x h (m) : 4,04/1,76/1,35
- Poids (kg) : 1 340
- Pneumatiques : 205/65 R 16
- Vitesse maxi (km/h) : 222
- 0 à 100 km/h (sec) : 8,1