A3 berline 35 TFSI, L’A3 qui va faire « malle »
Apparue sur la génération précédente, la carrosserie berline est reconduite pour un second mandat sur la toute nouvelle A3. Non contente d’être élégante, cette mini-A4 soigne tout autant ses aspects pratiques que le plaisir de conduite. Il ne fait aucun doute que cette variante à coffre va faire « malle » !
Par Thomas Riaud, photos Joseph Bonabaud
En bref
Nouvelle Audi A3
Version berline, seconde génération
Moteur essayé : 35 TFSI et 35 TDI
Prix (à partir de) : 29 750 € (35 TFSI)
Les goûts changent, et Audi accompagne ces évolutions en modifiant sa gamme. Ainsi, après plus de 5 millions d’exemplaires vendus dans le monde depuis 1996, la nouvelle A3 de quatrième génération ne sera plus déclinée en carrosserie 3 portes, pourtant plus sportive d’aspect, et cela vaut également pour ses sœurs bâties sur la même plateforme, comme les nouvelles VW Golf ou Seat Leon. A la place, le constructeur aux Anneaux reconduit sa variante berline à coffre, apparue sur la génération précédente. Si, dans le monde et en particulier en Europe, le petit break Sportback est plébiscité au point de s’être écoulé à 128 000 unités, ce dérivé tricorps séduit malgré tout également un très large public, au point d’avoir été vendu à 104 000 exemplaires. Et c’est vrai qu’à force de jouer du coffre et des épaules, cette version singulière a de quoi « faire malle » !
Sur la forme, à moins de la regarder de face, impossible de la confondre avec la Sportback, tant elle cultive sa propre personnalité. Il faut dire qu’elle a été conçue vraiment comme un modèle spécifique à part, en gagnant 16 cm en longueur, lui permettant de s’étirer avec une certaine élégance sur 4m50 (contre 4m34 en Sportback), en se coiffant d’un pavillon en forme d’arche. Si la garde au toit perd 22 mm (sans conséquence toutefois pour les passagers arrière), cette opération profite au coffre, qui gagne 45 litres dans l’opération, au point de proposer désormais 425 litres. Bien sûr, en plus d’une trappe à skis, Audi n’a pas négligé la modularité puisque le dossier de cette banquette peut se rabattre. Enfin, le fait d’être un peu mieux profilée, lui permet d’offrir une meilleure aérodynamique que la Sportback, ce qui se ressent sur les consommations moyennes, en baisse de 0,2 l/100km. Et oui : esthétique et pratique, la nouvelle A3 est aussi économique !
Mini A4 ou maxi A3 ?
A bord, on retrouve bien évidemment la planche de bord fraîchement inaugurée sur l’A3 Sportback. Résolument high-tech avec son cockpit virtuel paramétrable et ses 2 écrans tactiles s’invitant sur la console centrale (de 10 et 12’’), l’A3 suit la tendance du moment en « effaçant » la plupart des boutons. Mais sans ce « nettoyage numérique », elle n’est pas allée aussi loin que la nouvelle Volkswagen Golf (ou Seat Leon), et c’est heureux ! L’ergonomie y gagne, en conservant un minimum de boutons physique en guise de raccourcis, et l’interface homme-machine se montre bien plus intuitive malgré une technologie embarquée tout aussi complexe. En revanche, la qualité perçue est en léger retrait, les parties basses du mobilier ne bénéficiant plus de matériaux aussi flatteurs que par le passé. Un constat flagrant sur la petite A1 ou Q2, qui touche désormais (un peu moins) cette A3 : il va falloir qu’Audi se ressaisisse et corrige le tir ! En attendant de muscler son jeu courant 2021 avec la très méchante RS3, mais aussi de la jouer écolo dans des variantes hybrides rechargeables TFSIe (204 et 245 ch), l’A3 berline calque son offre moteur sur la Sportback. Pour ce super-test, réalisé en 2 temps, nous avons débuté par une belle boucle de 250 km environ au volant de la 35 TFSI de 150 ch dans les environs de Marseille.
En sillonnant la fameuse « route des crêtes » longeant le littoral jusqu’à la Ciotat, il y a déjà largement de quoi se faire plaisir, et plus encore en enquillant ensuite en direction du Massif de la Sainte-Beaune, en empruntant le redoutable Col de l’Espigoulier, très prisé des motards. Il s’agit clairement de petites routes de montagne, semblables à des spéciales de rallye. Et c’est précisément le rythme que nous avons adopté, afin de pousser la voiture dans ses derniers retranchements, pour la tester à fond. Bon, forcément, avec un modeste 4 cylindres 2.0 délivrant 150 ch sur les seules roues avant, on ne va pas jouer à Michelle Mouton ! Mais cet exercice n’a rien d’inutile. Car ce moteur essence est non seulement susceptible de représenter le gros des ventes, mais sachez que rouler avec ce TFSI n’a rien d’une punition, au contraire !
Un agrément qui s’explique – en partie – par la greffe d’une micro-hybridation 48V, adoptée pour réduire ces satanés rejets de CO2. La bonne nouvelle, c’est que ce dispositif écolo, composé d’un alterno-démarreur alimenté par une batterie lithium-ion de 250 Wh logée sous le siège passager (qui se recharge en freinant), est ici totalement transparent à l’usage. Mine de rien, en plus de soulager la voiture à l’accélération, cet ensemble procure même un léger coup de boost, en ajoutant 9 kW et jusqu’à 200 Nm de couple dès les plus bas-régimes ; Résultat, cela profite à la souplesse en ville, mais aussi aux reprises (0 à 100 km/h en 8,4 sec), et ce d’autant plus que la boite S-tronic à double-embrayage a le bon goût de rétrograder à bon escient, en n’étant pas trop typée « éco ».
En chahutant la voiture d’une épingle à une autre, on est également très agréablement surpris par son excellent comportement. Le secret de cette nouvelle A3 ? Un train arrière multibras parfaitement guidé, mais aussi une direction informative, offrant une bonne consistance dans l’effort. Mais la grande nouveauté est d’avoir centralisé dans un boitier électronique unique tous les paramètres liés à la conduite, permettant ainsi à tous les systèmes de travailler de concert (réactivité de l’accélérateur, dureté amortisseur et direction, réactivité de la boite…), en harmonie, sans le moindre temps mort. En clair, lorsque l’on « joue » dans les menus de l’Audi Drive Select, permettant de paramétrer la voiture, celle-ci se montre plus réactive que jamais ! On pourra lui reprocher de saturer parfois son train avant lors de franches accélérations dans les sorties de virages, ou même de sous-virer à la limite, mais franchement, qui de nos jours adopte un rythme tel que le nôtre sur route ouverte, qui plus est avec une modeste berline familiale ? Personne !
Le jeu des 1000 bornes
Le lendemain, changement de monture en optant pour l’A3 35 TDI, pour réaliser un exercice proposé par Audi allant à l’exact opposé du premier jour. Cette fois, on nous demande de remonter de Marseille à Paris par l’autoroute… mais en consommant le moins possible. Un « éco-challenge » de plus de 800 km, destiné à prouver la frugalité de la nouvelle A3, en partant du vieux port avec le plein, avec la trappe du réservoir scellée. Bon, pour être honnête, on est plus doués pour enquiller à fond de train sur une spéciale de rallye que pour jouer à l’écoconduite en ligne droite. Et puis, respecter ces règles sur un Paris-Deauville, pourquoi pas, mais sur 800 bornes… La purge ! Pour achever de nous démotiver, on a appris que nos confrères de Caradisiac ont obtenu la conso record de 3,4 l/100 km avec la même monture que la nôtre. On leur tire notre chapeau, même si pour parvenir à ce résultat incroyable, ils ont mis plus de 10h30, en restant dans le cul des camions pour prendre leur aspiration, climatisation coupée. Vu qu’on ne fera pas mieux (et qu’on n’en est bien incapable !), on s’est d’office déclarés perdant, et on s’est dit qu’on allait, au contraire, juste… rouler normalement. Enfin, « normalement », à Avus, c’est avec le Coyote branché, pour avancer à un petit 150 km/h, avec quelques « pointes » à 160 compteur histoire de ne pas s’endormir… ni de se retrouver « piéton » en cas de contrôle malheureux !
Dès lors, pour espérer rallier Paris sans ravitailler, vous comprendrez mieux pourquoi on a privilégié d’emblée une version diesel 35 TDI. On ne parlera pas ici de comportement, l’autoroute étant d’une terrible monotonie et la journée de la veille ayant été enrichissante sur ce point. Mais ce qu’on peut vous dire, c’est qu’entre une connectivité au top – appréciable pour brancher ses appareils et écouter la musique qu’on aime – et des sièges bien dessinés, on est arrivés frais comme des gardons après 6h50 de route, pause déjeuner compris. Le plus incroyable est que malgré notre allure de « délinquant routier », nous sommes parvenus à rallier sereinement le centre de Paris avec un seul plein, en ne consommant que 6,3 l/100 km. Mieux : l’ordinateur de bord indiquait encore 60 km d’autonomie. Et oui : question consommation, on n’a pas fait mieux qu’un diesel. L’électrique peut en prendre de la graine !
L’avis d’Avus
Essence, diesel et même bientôt hybride-rechargeable, Audi laisse encore le choix des armes, et chacun devrait trouver une A3 à son pied, en Sportback ou comme ici en berline. Nous avons beaucoup aimé la 35 TFSI de 150 ch, même si celle-ci affiche systématiquement une consommation plus importante que la 35 TDI de puissance identique, de l’ordre de 2 bons litres supplémentaires en roulant dans les mêmes conditions. Voilà le signe indiscutable que, malgré l’aide d’une micro-hybridation 48V, le diesel reste largement plus frugal et a encore une carte à jouer vis-à-vis des gros rouleurs. Après, essence ou diesel, sachez que l’A3 berline est facturée 550 € de plus que la Sportback, amenant ainsi le premier prix sous les 30 000 €. Pour une petite berline compacte, cela reste cher, mais un peu moins que la Mercedes Classe A berline, seule rivale directe, et largement moins qu’une A4, plus longue de 22 cm, mais à peine plus habitable…
Caractéristiques techniques Audi A3 35 TFSI S-tronic
- Moteur 4 cylindres en ligne turbo, injection directe, 1498 cm3
- Puissance (ch à tr/mn) 150 de 5000 à 6000
- Couple (Nm à tr/mn) 250 de 1500 à 3000
- Transmission aux roues avant
- Boîte S-tronic à 7 rapports
- Freins 4 disques ventilés
- Pneumatiques 225/45 R 17
- L x l x h (m) 4,50 x 1,81 x 1,42
- Coffre (mini/maxi, litres) 425
- Réservoir (litres) 50
- Poids à vide (kg) à partir de 1395
- Conso mixte (l/100 km) 5,7 (WLTP)
- Rejet de CO2 (g/km) 119 à 145 selon dotation
- 0 à 100 km/h (sec) 8,4
- Vitesse maxi (km/h) 232
On aime
- Ligne agréable
- Agrément moteur-boîte
- Châssis sûr et agile
- Technologie embarquée
- Rapport encombrement-habitabilité
- Consommation-autonomie
On aime moins
- Finition en légère baisse
- Options chères et nombreuses
- Carrosserie exposée
- Confort ferme en jantes de 19’’