RS6 « IMSA GTO » : pour la beauté du geste !
A l’heure où on nous gave à coups de voitures « vertes » et « citoyennes », ça fait plaisir de voir que, comme un certain village Gaulois, certains irréductibles font de la résistance. C’est le cas d’une poignée de passionnés qui a imaginé cette RS6 GTO pour le moins extrême…
Imaginez ce que donnerait le croisement improbable entre la dernière RS6, vraiment très méchante (voir essai dans Avus n°58), et le sport-proto Audi 90 IMSA-GTO du début des années 90. C’est que qu’ont imaginé des apprentis de chez Audi Neckarsulm, là même où œuvraient jadis les « sorciers » de « quattro GmbH », l’antenne sportive devenue « Audi sport ». Pourtant, entre ces deux Audi que tout oppose, il n’y a pas grand-chose à voir. L’une est un grand break haut de gamme, équipée d’un moderne V8 4.0 biturbo de 600 ch, et l’autre est une voiture de course, conçue et réservée à la compétition, animée par un monstrueux 5 cylindres « turbo » (un énorme KKK) de… 720 ch ! Ah si, excepté ces puissances délirantes, en cherchant bien, il y a tout de même un trait commun : la transmission intégrale quattro. Et c’est précisément cette transmission magique, qui a propulsé Audi vers le premium en 1980, qui est ici célébrée, de la plus belle des manières.
Sur la forme, cette RS6 revisitée vraiment très spéciale ferait presque passer le modèle de série (qui pourtant n’a rien de gentil) pour une simple version TDI. C’est dire ! Posée par terre sur d’énormes jantes « pleines » spécifiques, peintes en blanc, comme sur la 90 IMSA-GTO, cette RS6 adopte des peintures de guerre suggestives, qui font là encore clairement écho à l’ancêtre. Et même si ce break qui respire la testostérone garde encore secrètes ses caractéristiques techniques (on table sur, au minimum, le V8 de 600 ch de la version de série !), il va sans dire que ce n’est pas que de la déco. D’ailleurs, pour ceux qui seraient distraits, la RS6 GTO adopte un bouclier qui s’est mué en une entrée d’air grande comme une bouche de métro, tandis que le capot, spécifique, gagne de subtiles entrées d’air. Quant au côté droit, il laisse apparaître discrètement une énorme sortie d’échappement, située juste avant la roue arrière, un autre clin d’œil à l’ancêtre.
L’arrière vaut aussi le coup d’œil, en étant coiffé d’un gros aileron situé dans le prolongement du toit, tandis qu’un antibrouillard unique est intégré au centre du bouclier (et du diffuseur), à la manière d’une Formule 1. Ce break survolté se veut pourtant plus accueillant qu’une monoplace, même si tout élément de confort, jusqu’aux insonorisants, semble avoir été jetés à la poubelle ! L’immense habitacle est allégé au maximum, façon « Club Sport », en se limitant à la présence d’un énorme arceau et deux sièges baquets à l’avant (avec harnais). Point barre. Bon, le problème c’est que maintenant qu’on l’a vue, on la veut ! Mais comme vous vous en doutez, Audi ne va malheureusement la faire qu’à un seul exemplaire, juste pour assurer le show et fêter dignement les 40 ans du quattro. Eternels regrets…