Malus au poids : la double peine !
Il est consternant de voir que nos dirigeants n’ont rien appris de la colère – bien légitime – des gilets jaunes, qui est au départ (rappelons-le), est un mouvement initié par des automobilistes qui en ont assez d’être pris que pour des vaches à lait (augmentation des taxes sur les carburants et mise en place du 80 km/h). Depuis, il avait été acté qu’il n’y aurait pas de nouvel impôt. Mais la parole de l’actuel gouvernement ne semble pas avoir beaucoup de valeur… Ainsi, pour 2021, l’Etat prévoit un relèvement (le mot « explosion » serait plus juste !) des malus indexés sur le CO2, avec un plafond qui passe de 20 000 à 30 000 € (et qui sera augmenté d’autant jusqu’en 2023, soit 50 000 € maximum). On aurait pu en rester là, ce qui est déjà inacceptable en soit. Mais non. Pour 2022, le gouvernement entérinait en plus le « malus au poids », une mesure (retoquée par le Sénat) qui visait – sans le dire – directement les SUV (allemands notamment), et qui se cumule au malus « traditionnel ». Le principe ? Taxer les véhicules de plus de 1 800 kg, avec une pénalité de 10 euros par kilo supplémentaire. Faut-il là encore rappeler que cela existe déjà, puisque les rejets de CO2, déjà très lourdement taxés, dépendent étroitement… du poids du véhicule, le moteur ayant plus d’efforts à fournir pour déplacer la masse. Même les véhicules d’occasion seront concernés (avec une réduction de 10% par année entamée pour les véhicules de plus de 6 mois) ! Dans sa grande « bonté », l’Etat prévoit des exonérations. Un abattement est tout d’abord prévu pour les familles nombreuses. Les foyers fiscaux d’au moins 3 enfants pourront bénéficier d’une réfaction de 200 kg par enfant, « dans la limite d’un seul véhicule d’au moins cinq places », précise l’amendement. Ensuite, pour les véhicules d’au moins 8 places assises achetés par des entreprises ou des personnes morales, une déduction de 400 kg sera accordée. Seront par ailleurs exonérés de la taxe les véhicules électriques et hydrogène, les hybrides rechargeables capables de réaliser plus de 50 km en tout électrique, ainsi que les véhicules accessibles en fauteuil roulant et ceux acquis par une personne détenant la carte mobilité inclusion. Bien sûr, on peut légitimement craindre que ce plafond de 1800 kg soit progressivement revu à la baisse année après année (les khmers verts écolos voulaient le déclencher à un seuil de 1300 kg initialement !). En France, on n’a pas de pétrole, mais plein d’idées à la con à gogo ! Démoralisant…