Elle aurait dû briller en mars dernier sous les projecteurs du Salon de Genève et y prendre son premier bain de foule. Et nous aurions dû effectuer notre premier contact dans la foulée. Mais par les temps qui courent, les « bains de foule » et les « contacts » sont proscris… Heureusement, nous avons pu essayer, fin mai, la version 2.0 TDI de 150 ch. Assez longtemps pour vous prédire, sans trop nous mouiller, qu’Audi tient là sa « nouvelle star » !
Par Thomas Riaud, photos DR
En bref
4ème et ultime génération d’A3
Disponible uniquement en Sportback (berline annoncée à la rentrée)
Lancement en 1.5 TFSI 150 ch et 2.0 TDI 116 et 150 ch
Versions S, RS et hybride rechargeable prévues ultérieurement
Premier prix : 29 200 € (à partir de)
Chez Audi, l’A3 est, depuis 1996, devenue un best-seller incontournable, largement du niveau de l’A4 ou du Q3. Et sur le marché des berlines compactes premiums, elle règne sans partage, même si, depuis, la concurrence s’est réveillée et grignote peu à peu des parts de marché, notamment avec l’offensive des dernières Mercedes Classe A et BMW Série 1, fraîchement renouvelées. Des modèles « à la page » objectivement réussis, et il était donc grand temps pour la marque aux Anneaux de réagir ! Désormais, Audi siffle la fin de la partie en lançant cette 4ème et ultime génération qui devrait remettre les pendules à l’heure. La précédente mouture restera dans les mémoires, en ayant déployé une vaste famille : carrosserie 3 portes, mais aussi 5 portes Sportback, sans oublier une inédite berline 3 volumes au style très séduisant, dont dérivait un élégant cabriolet à capote souple en toile, il y en avait pour tous les goûts ! Avec ce dernier opus, Audi sabre dans les effectifs, puisqu’il ne subsiste que la Sportback (ici à l’essai), la variante berline (ou « sport limousine »), très prisée sous cette forme en Asie et aux USA, étant prévue dans la foulée.
Changement dans la continuité
Ce qui est sûr, c’est qu’Audi ne prend aucun risque pour renouveler son best-seller. Au premier coup d’œil, on voit bien que nous sommes en présence de l’inoxydable A3, qui conserve des dimensions très proches, quoique légèrement plus généreuses (plus 3 cm en longueur et en largeur). Ceci est particulièrement vrai si l’on observe la voiture de face ou de l’arrière. Pourtant, en regardant plus attentivement, on remarquera que cette proue, agrémentée d’une calandre Singleframe élargie, gagne des phares plus expressifs, aux contours plus dynamiques. Bien sûr, leur signature visuelle est inédite (et différente selon les finitions), et forme même sur les versions hautes une « séquence dynamique », en fait un vrai petit cérémonial lumineux à l’ouverture ou fermeture des portes, et ce, tant à l’avant qu’à l’arrière. Bon, objectivement, ça ne sert à rien, sinon à faire joli et à flatter l’égo des propriétaires, ce qui n’est déjà pas si mal en ces temps difficiles !
On notera également la majoration des prises d’air intégrées dans le bouclier avant, et leur forme travaillée et presque agressive, à tel point que l’on a l’impression d’être en présence d’un modèle sportif « S » ou « RS ». Ceci est particulièrement vrai sur les finitions S line. Ce sentiment perdure lorsque l’on découvre le profil, qui a pour le coup franchement évolué. Sur 4m34 de long, l’A3 Sportback fait montre d’un dynamisme encore jamais vu, en présentant un arrière plus fuyant, la lunette arrière étant davantage inclinée, tandis que les flancs se distinguent par leurs généreux volumes. Les ailes sont outrageusement élargies et bombées, donnant une musculature inédite à la voiture, qui a pour le coup tous les attributs réservés traditionnellement aux modèles RS ! On n’ose imaginer à quoi ressemblera la future déclinaison sportive de cette A3 !
En adoptant la nouvelle plateforme MQB Evo (commune d’ailleurs aux dernières Volkswagen Golf 8 et Seat Leon déjà commercialisées), cette ultime A3 ne modifie en rien la donne au chapitre habitabilité, la hauteur et l’empattement (2m63) restant de surcroît identiques par rapport à la génération précédente. Tout comme la capacité du coffre d’ailleurs, qui plafonne à 380 litres (1200 litres en break), ce qui reste une valeur correcte pour la catégorie, mais pas exceptionnelle. A défaut d’être coulissante, la banquette arrière est rabattable facilement en 3 parties, pour former un plancher parfaitement plat. Et pour optimiser les aspects pratiques, sachez que le couvre-bagages peut se ranger sous le plancher du coffre. Outre un gain tout de même de 3 cm en largeur, qui profite surtout à la largeur aux coudes aux places arrière, cette plateforme présente également l’avantage de pouvoir permettre une électrification. Une évolution déjà gravée dans le marbre par les responsables du développement, cette A3 devant proposer rapidement une déclinaison hybride rechargeable TFSIe, qui offrira une autonomie en « tout électrique » d’une cinquantaine de kilomètres, ce qui suffira largement pour traverser un centre-ville ou une zone « zéro émission ». Bien sûr, dès que nous aurons plus d’informations sur cette version particulière, nous y reviendrons.
Un intérieur « 2.0 »
En attendant, ce que nous pouvons vous dire avec certitude, c’est que vous serez favorablement surpris par le traitement de l’habitacle. A l’instar du Q3 ou de la dernière A1, la planche de bord ose des lignes acérées, plus tranchantes, en prenant soin d’entourer le conducteur. A regarder, cet ensemble est beau de jour, et il l’est plus encore dans la pénombre, un éclairage d’ambiance personnalisable soulignant habillement chaque ligne de force (option à 430 €). On est même surpris par une certaine audace stylistique, très concrète avec l’implantation en hauteur des buses d’aération, de chaque côté des compteurs. Des compteurs bien sûr digitaux la voiture recevant, comme c’était déjà le cas auparavant, un cockpit virtuel. Résolument d’une génération « 2.0 », cette planche de bord intègre sur la console centrale un grand écran complémentaire de 10,25 pouces, dédié à l’infodivertissement. A noter que le bouton permettant de régler le volume de la radio, implanté à portée de main du conducteur et du passager avant sur le tunnel de transmission, à côté du levier de vitesses, est désormais tactile. Contrairement à la dernière Golf, qui adopte elle aussi de nombreux écrans de contrôle, tout est beaucoup plus intuitif et ergonomique à bord de l’Audi.
Côté technologie, c’est aussi la grande mise-à-jour, et les Geeks vont adorer ! Le système multimédia MIB3 (inauguré lui aussi sur la Golf 8) fait ici son apparition, avec une myriade de nouvelles fonctionnalités (connectivité, Wi-Fi, jusqu’à 6 profils d’utilisateurs, assistant vocal). Plus tard dans l’année, ce système sera même disponible avec Alexa, l’assistant vocal d’Amazon qui répond intuitivement à la voix. Alexa ne fait pas encore les cafés, mais voilà de quoi efficacement commander ses achats, même en conduisant. Après tout, pourquoi pas, vu qu’en France, on nous demande juste de nous déplacer en se traînant, mais plus de conduire, si bien qu’il nous faut désormais trouver de nouvelles occupations ! Et pour y parvenir sans risquer d’accident, Audi a blindé son A3 de nouvelles aides à la conduite. C’est beau le progrès, non ?
Pour roupiller sereinement dans les bouchons, la conduite semi-autonome est enfin disponible sur les versions boîte manuelle, et le dispositif d’aide à la manœuvre d’urgence, capable d’accompagner le conducteur lors d’un évitement, est aussi au programme. Bardée de radars et ultra-connectée, la nouvelle A3 hérite de nombreux systèmes inaugurés sur le vaisseau amiral A8. Ainsi, elle est capable de prévenir l’arrivée d’un cycliste si un occupant s’apprête à ouvrir une porte (par un signal sonore et lumineux), ou même de communiquer avec les infrastructures routières (Car-to-x). Cette application demeure encore marginale (il y a peu de routes connectées), mais ceci fait parti d’un futur proche. A terme, la voiture pourra repérer une place de stationnement, mais aussi permettre au conducteur d’adapter sa vitesse en fonction des feux tricolores et même avertir les autres usagers d’un éventuel danger. Dans l’immédiat, on y retrouve les plus classiques systèmes de maintien actif dans la voie (option à 650 €), le freinage automatique d’urgence (même en marche arrière) et un mode de conduite autonome de niveau 2 (pack « assistance à la conduite à 1800 €).
Montée en puissance
Au lancement, Audi se la joue modeste en se limitant à trois motorisations, toutes raisonnables. En diesel, les gestionnaires de flottes d’entreprises et les gros rouleurs seront ravis d’apprendre que le 2.0 TDI est proposé en version de 116 ch et 150 ch. En essence, seul le petit 1.5 TFSI de 150 ch est disponible. Fort heureusement, Audi ne va pas en rester là et la gamme va très largement s’étendre. D’abord par le bas, avec l’introduction d’un trois-cylindres 1.0 de 110 ch, rapidement suivi par une version micro-hybride du 1.5 TFSI (MHEV). Dans ce cas de figure, un alternateur fournira l’énergie nécessaire au réseau de bord 48V, alimenté par une petite batterie lithium-ion. Durant les freinages, il peut récupérer jusqu’à 9 kW et venir ensuite assister le moteur thermique dans les relances (12 ch et 50 Nm en plus). Ajouter à tout cela un mode « roue-libre », permettant de désactiver le moteur (jusqu’à 40 secondes), et cette A3 légèrement électrifiée pourrait économiser un demi-litre de carburant tous les 100 km.
C’est un premier pas pour satisfaire les normes européennes toujours plus drastiques, des versions hybrides « plug-in » de plusieurs niveaux de puissance étant, comme on vous l’a déjà annoncé, prévues ultérieurement (mi-2021). Ensuite, l’A3 va monter en puissance en proposant des diesels plus musclés mais surtout les sportives S3 et RS3 que nous affectionnons tant. Elles seront bien sûr livrées d’office avec la transmission intégrale quattro et la boîte S-tronic à 7 rapports. La prochaine S3 devrait dépasser les 300 ch et quant à la future RS3, elle remettra le couvert une dernière fois avec le fantastique 5 cylindres 2.5 « turbo ». On se demande juste si elle osera pousser le bouchon aussi loin que Mercedes vient de le faire avec sa nouvelle Classe A 45 AMG, forte de… 421 ch. Une chose est sûre : en 2021, il va y avoir du sport ! En attendant d’arsouiller avec ces bombinettes, nous avons dû nous contenter, pour ce premier contact, de la 2.0 TDI de 150 ch, baptisée « 35 TDI ».
Peu audible de l’intérieur – signe d’une insonorisation soignée comme l’atteste la finition léchée du « mobilier » – ce diesel destiné aux gros rouleurs séduit d’emblée par sa souplesse à l’usage, très appréciable en ville. Son couple généreux de 360 Nm disponibles de 1700 à 2750 tr/mn n’y est pas étranger. Une caractéristique qui va de paire avec la douceur de la boîte S tronic à 7 rapports, imposée sur cette version offrant 150 ch. Il suffit par ailleurs d’exercer une franche pression sur la pédale de droite pour qu’elle réagisse en un clin d’œil. Sans vous scotcher au fond des sièges, cette A3 dispense de bonnes accélérations, assez pour vous rassurer sur ses capacités à dépasser en toute sécurité (0 à 100 km/h en 8,4 sec), son comportement sûr et dynamique étant par ailleurs un précieux allié dans les virages. Entre « sport » et « confort », vous n’aurez plus à choisir… sauf peut-être au niveau de l’amortissement, assez ferme sur les mauvais revêtements ! Volontaire à l’accélération, l’A3 l’est aussi sur voie rapide. Car si on lui demande poliment, cette A3 35 TDI n’hésite pas à naviguer dans des sphères hautement répréhensibles chez nous, en se montrant souveraine sur voie rapide (224 km/h). Mais sa plus belle performance reste son appétit d’oiseau, la consommation moyenne tournant autour des 6 l/100 km, et ce, sans la moindre recherche d’écoconduite !
L’avis d’Avus
Cette nouvelle A3 a tout ce qu’il faut, où il faut, pour poursuivre son règne sereinement au royaume des berlines compactes premiums. Son design « classique », dans la veine de ses devancières, mais assez audacieux en osant des formes plus marquées, va l’aider à fidéliser les habitués tout en séduisant une nouvelle clientèle. Ajoutons une habitabilité correcte, des technologies au top et des moteurs toujours plus efficients comme ce 35 TDI, et tout ceci va dans le sens de l’histoire. Et les amateurs de conduite dynamiques seront à la fête, la nouvelle plateforme, plus rigide et légère, offrant un comportement plus enjoué. Reste que la reine de la catégorie reste toujours aussi chère. Si son premier prix débute à 29 200 € pour la version d’entrée de gamme 30 TFSI ou 30 TDI, celui-ci risque bien d’être théorique, car nombreuses sont les options « obligatoires », facturées au prix fort. Ainsi, notre A3 35 TDI d’essai s’affiche à partir de 41 850 € en finition S line, un tarif qui flirte dangereusement avec les 48 000 € une fois qu’elle est correctement équipée…
Caractéristiques techniques Audi A1 Citycarver 25 TFSI
- Moteur 4 cylindres en ligne turbo diesel, 1968 cm3
- Puissance (ch à tr/mn) 150 de 3000 à 4200
- Couple (Nm à tr/mn) 360 de 1700 à 2750
- Transmission aux roues avant
- Boîte S-tronic à 7 rapports
- Freins 4 disques ventilés
- Pneumatiques 225/45 R 17
- L x l x h (m) 4,34 x 1,81 x 1,45
- Coffre (mini/maxi, litres) 380
- Réservoir (litres) 50
- Poids à vide (kg) à partir de 1485
- Conso mixte (l/100 km) 4,5
- Rejet de CO2 (g/km) 119 à 131 selon dotation
- 0 à 100 km/h (sec) 8,4
- Vitesse maxi (km/h) 224
On aime
- Style très agréable
- Habitacle vaste et « techno »
- Finition valorisante
- Agrément moteur-boîte
- Comportement sûr et dynamique
On aime moins
- Prix élevé
- Beaucoup d’options « obligatoires »
- Amortissement ferme
- Carrosserie vulnérable
- Plus de version 3 portes…
Nouvelle Audi A3, les prix
Essence
35 TFSI (1.5 150 ch) bvm6 : 29 200 €
35 TFSI (1.5 150 ch) bvm6 Design : 32 350 €
35 TFSI (1.5 150 ch) bvm6 S line : 37 000 € (Le choix Avus)
35 TFSI (1.5 150 ch) bvm6 Design Luxe : 37 900 €
Diesel
30 TDI (2.0 116 ch) bvm6 : 29 200 €
30 TDI (2.0 116 ch) bvm6 Design : 32 350 €
30 TDI (2.0 116 ch) bvm6 S line : 37 000 €
30 TDI (2.0 116 ch) bvm6 Design Luxe : 37 900 €
35 TDI (2.0 150 ch) S tronic : 34 050 €
35 TDI (2.0 150 ch) S tronic Design : 37 200 €
35 TDI (2.0 150 ch) S tronic S line : 41 850 €
35 TDI (2.0 150 ch) S tronic Design luxe : 42 750 €
Nouvelle Audi A3, la gamme
Finition A3 (base)
Finition Business line (A3 + 3 850 €)
Finition S line (A3 + 7 800 €)
Finition Design (A3 + 3150 €)
Finition Design luxe (Design + 5550 €)
Options remarquables
- Cinq teintes métallisées
- Bleu Atoll (inédit) – Blanc Glacier – Gris Manhattan
- Jaune Python – Rouge Tango
- Choix de cinq jantes différentes Audi Sport
Une voiture, 2 silhouettes
Si la dynamique 3 portes et le très chic cabriolet ne devraient pas être reconduits (c’est une certitude pour la 3 portes), l’A3 sera en revanche bien déclinée en berline tricorps, une carrosserie majoritairement vendue aux USA et au Moyen-Orient. Elle viendra ainsi épauler dès cet été la Sportback, avec quelques arguments bien à elle. Bon, techniquement, il s’agit exactement des mêmes voitures, puisque l’une et l’autre utilisent une plateforme identique mais aussi les mêmes moteurs. Enfin, en partie, la berline se réservant le « puissant » 2.0 de 150 ch, décliné en essence (35 TFSI) et en diesel (TDI). Ultérieurement, un 1.0 TFSI de 110 ch et un 2.0 TDI de 116 ch viendront enrichir l’offre pour abaisser le premier prix, mais Audi n’en oubliera pas pour autant les déclinaisons sportives « S » (310 ch) et « RS » (plus de 400 ch). Outre la présence d’une malle arrière, qui transfigure la ligne, c’est en longueur que l’A3 berline se différencie le plus du break Sportback. Elle gagne ainsi quelques 15 cm, pour s’étirer sur 4m50, ce qui permet à cette « mini A4 » d’afficher une ligne particulièrement élancée, mais aussi musclée au niveau des ailes. En revanche, l’empattement demeure inchangé, en stagnant à 2m63, et la capacité du coffre plafonne à 425 litres. Comme la Sportback, l’intérieur apparaît transfiguré (virtual cockpit de 10,25 pouces (12,3’’ en option) et dalle tactile de 10,1 pouces, et la voiture pourra intégrer un système MIB de 3ème génération, autorisant une puissance de de calcul 10 fois supérieure à celle de la version précédente. Le premier prix de cette A3 berline est fixé 500 € plus cher seulement que la Sportback, ce qui permet d’afficher un premier prix à 29 750 € avec le 1.5 TFSI de 150 ch en boîte manuelle.