Ca y est, la « loi mobilité », promulguée le 26 décembre dernier, donne aux départements qui le souhaitent la possibilité de revenir aux 90 km/h. C’est heureux… sauf que l’Etat, une fois de plus, se montre d’une hypocrisie sans nom, rendant dans les faits tout retour en arrière presque impossible ! Car pour éviter que cela se fasse l’obscur comité d’experts du Conseil National de Sécurité Routière (CNSR) a pris soin de poser des conditions qui compliquent sérieusement les choses.
En effet, les seules sections de départementales « éligibles » devront faire au moins 10 km de long (on se demande bien pourquoi ?), mais aussi ne pas présenter la moindre intersection, ni comporter d’arrêt de transport en commun, ni longer des habitations, ni être empruntée par des engins agricoles. Et toute portion qui serait malgré tout candidate à un retour aux 90 km/h devra, de surcroît, faire l’objet d’un audit détaillé sur son niveau en accidentologie ! Après, le passage aux 90 km/h pourra se faire, mais (notez le « mais » !), seulement après avoir réalisé des aménagements sécuritaires (marquage à deux bandes blanches avec alerte sonore…) qui représentent un surcoût non négligeable (la Nièvre avance le chiffre de 305 millions).
Des travaux qui ne sont pas obligatoires… sauf que s’ils ne sont pas effectués, les départements se mettraient alors dans l’illégalité et pourraient voir leur responsabilité pénale engagée en cas d’accident ! Bref, tout est fait pour dégoûter les nombreux partisans d’un retour à la normale, signe que la France est, de plus en plus, du moins en matière de « sécurité routière », une dictature qui ne dit pas son nom…