Clairement, année après année, on voit le peu de bonus qui reste fondre comme neige au soleil, à tel point que pour 2020, ce dispositif a désormais tout d’un impôt supplémentaire déguisé, puisqu’il n’y a quasiment plus que du malus. Et cette année, non seulement le barème va se durcir sensiblement avec, à la clé, une explosion des malus, mais pour compliquer les choses, cela va se faire en… 2 temps. A partir du 1er janvier, place à la nouvelle grille mise en place en fonction des normes NEDC, bien plus restrictives, avec le déclenchement de malus dès 110 g de CO2/km (contre 117 avant), le gramme supplémentaire étant facturé 50 €, ce qui fait vite cher du kilo ! L’Etat, dans sa grande clémence, plafonne ce malus à… 12 500 € (à partir de 173 g/km seulement), contre 10 500 € auparavant.
A partir du 1er mars 2020, 2ème « effet kiss cool » en perspective, avec cette fois l’entrée en vigueur des normes WLTP, jugées plus réaliste, ce qui devrait impacter la plupart des voitures de façon significative, y compris des modèles populaires, puisque plus de 75% des Dacia seront concernées. Ainsi, un modeste Duster TCe de 130 ch, qui n’a pas vraiment le profil du méchant 4×4 de luxe qui fait fondre la banquise (138 g de CO2), sera pénalisé à hauteur de… 1629 € ! Pour compliquer les choses, sachez que les hybrides n’ont droit à aucun bonus, celui-ci étant réservé (dans la limite de 6000 €) aux seules électriques, sous réserve que leur prix n’excède pas les 45 000 €. Entre 45 000 et 60 000 € ce bonus est divisé par deux, et au-delà, il n’y a plus rien. Une chose est sûre : jamais l’automobiliste français n’a été autant considéré comme une vache à lait, et ce système confiscatoire va provoquer un effondrement du marché du neuf, notamment les modèles essence, et relancer l’attrait du diesel et des véhicules d’occasion. Tout le contraire des objectifs visés…