Audi AI : ME
La compacte qu’on aime… ou pas !
Aujourd’hui, le marché chinois est devenu vital pour les grands constructeurs, et Audi ne déroge pas à la règle. En témoigne la présentation au dernier salon de Shanghai, à la mi-avril, de cette étude de berline compacte…
Baptisée « AI : ME » (AI voulant ici dire Intelligence Artificielle), cette hypothétique étude, qui pourrait remplacer l’A3 dans un avenir plus ou moins proche nous laisse complètement… de marbre. Il est vrai que même si elle apparaît bien campée, sur des roues de 23 pouces, sa ligne proche d’un monocorps (4m30 de long pour 1m52 de haut) n’a rien de sexy. Et que penser d’artifices de style déjà vus et revus sur de nombreux concepts, qui ne passeront probablement jamais le cap de la série, à l’instar des portes à ouverture antagonistes, ou, plus farfelu encore, des LED situées au-dessus des ailes bombées, destinées à communiquer avec les piétons ou cyclistes, ou même à projeter des informations au sol ?
Heureusement, en reposant sur la plate-forme technique MEB du groupe Volkswagen, dédiée aux véhicules électriques (comme les récents concepts Seat El-born et VW ID), l’Audi AI : ME met l’accent sur le rapport encombrement-habitabilité, très favorable. L’intérieur baigné de lumière, vaste et épuré, séduit par ses volumes et sa clarté, en disposant d’un large plancher plat, débarrassé de l’habituel tunnel de transmission, le châssis sandwich se contentant d’abriter des batteries. Mais plutôt que de proposer un habitacle réaliste, les stylistes d’Audi sont partis dans un délirium façon « pergola roulante » qui nous laissent pour le moins perplexe ! Coiffé par un pavillon vitré, cet habitacle est nimbé de boiseries, jusque sur les montants intérieurs, un matériau certes joli et « bio »… mais interdit pour d’évidentes raisons de sécurité en cas d’accident. Quant à la présence de vraies plantes à l’intérieur, on vous laisse seuls juges !
Les données techniques communiquées étant pour le moins limitées, Audi se contentant de préciser que le moteur électrique de l’AI : ME placé sur le train arrière développe 120 kW (170 ch), il nous semble plus pertinent de vous parler des technologies embarquées, que l’on retrouvera certainement sur de prochains modèles de la marque.
Outre une conduite autonome de niveau 5 (le volant peut se rétracter dans la planche de bord), la voiture embarque des commandes tactiles placées jusque sur les contre-portes avant. Celles-ci deviennent visibles lorsque l’on approche la main. Le principe est identique concernant la planche de bord, sauf qu’ici c’est le regard qui rend la fonction visible.Autres exemples technologiques justifiant le sigle « AI » : toutes les vitres sont électro-chromatiques afin de faire varier la pénétration de la lumière, l’affichage située sous le pare-brise est tridimensionnel tandis que le système audio à effet 3D compense les bruits d’air et de roulement… Autant de systèmes qui vont faire de l’habitacle des Audi du futur un véritable prolongement de son salon, quitte hélas à reléguer le plaisir de conduire au second plan. Prochain acte au salon de Franfort, en septembre 2019, date à laquelle Audi présentera un autre concept 100% électrique. Espérons, pour notre part, qu’il s’approche plus de la R18 PB e-tron que de ce déplaçoir AI : ME…