Les Grandes Heures Automobiles 2018
En l’espace de 4 éditions, les Grandes Heures Automobiles, qui se déroulent chaque année en septembre à Montlhéry, se sont imposées comme un événement majeur dans le calendrier des manifestations automobiles. Pour ce cru 2018, les voitures de tourisme étaient à l’honneur, dont un incroyable plateau d’Audi…
Franz Hummel peut être fier de la réussite de son événement. Il est vrai que cet ancien pilote professionnel, à qui l’on doit un sacré record personnel en 1990 (Le Cap- Alger, soit 13 560 km de pistes en 12 jours 8 heures et 45 min sur Range Rover), n’en est pas à son coup d’essai. Co-fondateur en 1974 des « 24 H sur glace de Chamonix », mais aussi à l’origine de la renaissance éphémère du circuit de Reims, Franz a finalement « posé » ses valises à Montlhéry en 2014 pour son nouvel événement : « Les Grandes Heures Automobiles » (L.G.H.A pour les intimes). L’idée ? Réunir et faire rouler, par plateaux thématiques, des motos, voitures de course et des pilotes de légende sur les 3km400 de ce circuit mythique. Cette année encore, lors du week-end du 29 et 30 septembre, Jean-Pierre Jaussaud, Bruno Saby, Jean-Pierre Nicolas ou encore Jean-Claude Andru et avaient notamment répondu présents à l’appel de Franz Hummel.
Mais également plus de 350 pilotes amateurs, ravis de retrouver sous un soleil radieux ce tracé si particulier, unique au monde avec des virages relevés jusqu’à 51°. Rançon du succès de ce rendez-vous pour passionnés, les séances de roulage se limitent à deux ou trois fois par jour pour chaque plateau… mais jusque tard dans la nuit, un autre attrait des LGHA, qui participe à sa magie. Du coup, ça roule tout le temps, on ne s’ennuie pas, et tous ceux qui ne tournent pas laissent admirer dans les paddocks ouverts à tous, leurs fabuleuses machines. On « touche avec les yeux » et on échange avec les heureux pilotes face à leur bolide. On y retrouve de grands classiques des circuits (des Porsche 911 en pagaille), mais aussi des autos de course plus marginales chez nous (des musclecars US des seventies en l’occurrence) et de bons vieux « tubes des années 80 », devenus au fil des ans de véritables raretés. Cette année, LGHA mettait notamment l’accent sur les autos de production et de Super Tourisme. Vous me voyez venir ? Voilà justement une discipline taillée sur mesure pour de nombreuses Audi de compétition !
Des anneaux sur l’anneau
Evidemment, qui dit « Audi de course » dit forcément « Roc Racing Historic », notre club partenaire, venu une fois encore en force faire le show avec un « plateau de dingue », exclusivement des voitures originales, à palmarès. En plus de la 200 turbo quattro « Paco Rabanne » bien connue de nos officines (ex-Championne de France), appartenant au président Norbert Clément, on pouvait contempler ses deux « petites sœurs », chose absolument unique. Ainsi, notre ami Claude Girod a fait le déplacement depuis sa chère Savoie avec un exemplaire dans son jus (non roulant) presque identique à celle de Norbert (ex-Xavier Lapeyre), qui va bientôt reprendre du service. Et on pouvait admirer une troisième 200 turbo, celle de Stéphane Dumas, aux couleurs de Malardeau cette fois, venue compléter cette incroyable triplette. A propos de triplette, il y en avait une autre assez exceptionnelle, avec pas moins de trois Audi 80 de générations différentes de réunies. La « B2 » à caisse carrée de Bernard Peuplier (1985), mais aussi laB4 « Compétition » de Marc-Olivier Bonjean, et enfin, un bestial modèle B3 de 1991, celui de Van Nierop, venu… d’Angleterre !
Malgré la présence de rivales directes « made in France », comme une Mégane Coupé ou une R21 2.0 turbo « Production », nos amis se sont retrouvés mêlés aux américaines des seventies pour constituer un plateau digne de ce nom. Des monstres gavés par d’énormes V8 débordant de puissance (Corvette C3, Mustang Shelby, Chevy Camaro, Plymouth Barracuda…), à vrai dire plus convaincants en ligne droite, au moment de mettre les watts, que dans les courbes et virages. Un terrain exigeant qui profitait logiquement aux Audi, impériales avec leur transmission intégrale quattro, et ce, tant sur les virages relevés de l’anneau, que dans les chicanes. Bien sûr, même si le niveau de pilotage est globalement relevé, chacun roule ici par pur plaisir, en fonction de son niveau, sans contrainte de classement. C’est ce que l’on appelle « aller chercher bonheur » !
Plaisirs variés
Outre les courses non-stop sur l’autodrome et les expositions statiques des modèles racing dans les paddoks, le spectacle est aussi garanti en déambulant dans l’enceinte du circuit. Les exposants professionnels y sont de plus en plus nombreux, mais aussi les clubs automobiles, réunis sur le nouvel aire-plane. Faute de club Audi en France, on pouvait se consoler en admirant les belles autos présentes dans les rangs de marques françaises ou étrangères. Alpine, Citroën, Peugeot ou Renault constituaient, logiquement, le gros des forces en présence. Et si l’envie de devenir l’heureux propriétaire d’une voiture ancienne devenait irrésistible, il suffisait d’aller au pied du « 1924 », le bâtiment futuriste situé au cœur du circuit, un nom choisi en référence à sa date d’ouverture.
La maison d’enchères Aguttes y vendait une fois encore du rêve, en exposant une cinquantaine d’autos de collection de caractère, des fifties aux youngtimers sportifs des années 80. Enfin, LGHA attirant en toute logique des amateurs de belles mécaniques, un coup d’œil sur le parking s’imposait. Et cette fois, on pouvait croiser quelques Audi intéressantes ou dérivés ! Outre une belle NSU TT, on a apprécié de voir une peu courante Audi 80 cabriolet de couleur bronze, et même un Ur quattro 10v peint d’un blanc immaculé. A propos d’Ur quattro, mentionnant la participation dans le plateau réservé aux Groupe B d’un sublime exemplaire « A1 »de 1982 plus neuf que neuf, d’origine américaine (mais appartenant à un gros collectionneur allemand), signe que la passion des Audi est vraiment contagieuse et ignore les frontières !
Mille mercis à toute l’équipe du Roc Racing Historic pour son super accueil, ainsi qu’à Franz Hummel.