Audi Q8 : Arme de séduction massive
Audi poursuit son « offensive produit » en dégainant un inédit Q8. C’est la réponse directe aux BMW X6 et Mercedes GLC Coupé, un genre de SUV sportif qui plaît à un certain public. Un public aisé, car l’élitiste Q8 devrait flirter avec les 70 000 € en prix de base…
En bref
Nouveau modèle, techniquement dérivé du Q7
Présentation au Salon de Shanghai
Moteur : V6 3.0 TDI 286 ch 50 TDI)
Prix (estimation) : 70 000 € (à partir de)
Signe qui ne trompe pas, c’est à l’autre bout du monde, au salon de Shanghai, qu’Audi a décidé de dévoiler, début juin, en avant-première mondiale, son Q8. Un choix logique dans la mesure où l’essentiel des grosses cylindrées premium, de plus en plus pénalisées en Europe (et en France en particulier), trouvent désormais preneur au Moyen-Orient et en Asie. Et même sur ces marchés émergents, les goûts s’affirment, et penchent de plus en plus clairement en faveur des SUV. La croissance de ce segment est insolente, au point de devenir un véritable marché. Il y en a désormais pour tous les goûts, de toutes les tailles, et pour tous les budgets. Et certains osent même mélanger les genres, en croisant un tout-chemin avec un… coupé sportif. Signe qui ne trompe pas, c’est à l’autre bout du monde, au salon de Shanghai, qu’Audi a décidé de dévoiler, début juin, en avant-première mondiale, son Q8. Un choix logique dans la mesure où l’essentiel des grosses cylindrées premium, de plus en plus pénalisées en Europe (et en France en particulier), trouvent désormais preneur au Moyen-Orient et en Asie. Et même sur ces marchés émergents, les goûts s’affirment, et penchent de plus en plus clairement en faveur des SUV. La croissance de ce segment est insolente, au point de devenir un véritable marché. Il y en a désormais pour tous les goûts, de toutes les tailles, et pour tous les budgets. Et certains osent même mélanger les genres, en croisant un tout-chemin avec un… coupé sportif.
Un genre pour le moins singulier initié avec succès par BMW avec le X6, qui lui a donné un petit frère, le X4. Mercedes calque sa stratégie sur la marque rivale munichoise et fait de même, avec les récents GLE et GLC coupés. Des engins tout autant improbables, au style caricatural, qui ne donnent pas vraiment dans la finesse. Audi arrive bon dernier dans la bataille, mais a pris le temps de la réflexion. Bien que la base technique soit connue, puisqu’il s’agit de celle du Q7, le Q8 apparaît pourtant comme un véhicule totalement métamorphosé, au style bien plus inspiré. Osons le dire, la vilaine chenille est devenue un joli papillon, car si le Q7 est indéniablement un SUV très agréable à vivre et à conduire, son style lourd et massif de « panzer » ne plaide pas en sa faveur ! Pourtant, avec son look « guerrier », le Q8 est d’abord pour Audi un engin de conquête…
Look guerrier
Nous pouvons désormais vous faire une confidence : nous avons eu la primeur, avec quelques rares journalistes venus du monde entier, triés sur le volet, de découvrir, en grand secret, le Q8 de série à Ingolstadt… en mars dernier ! Un grand privilège, mais pour lequel nous avons dû signer des clauses de confidentialité, et nous engager à ne divulguer ni information ni photo avant sa présentation officielle. Frustrant lorsque l’on dirige un magazine dédié à la marque ! Mais ce que nous pouvons vous dire, c’est que le Q8 est encore plus beau et dynamique « dans la vraie vie » qu’en photo. Marc Lichte, responsable du design Audi, a particulièrement bien travaillé avec ses équipes. Il a pris soin de ne pas tomber dans le piège trop facile de se limiter à greffer un toit de type « fast-back » sur un Q7. Le Q8 est vraiment exclusif, de sa calandre singleframe octogonale à « effet 3D », au très chic bandeau noir laqué qui orne la poupe sur toute la largeur, encastré entre les feux horizontaux. Bien que légèrement plus compact que le Q7 dont il dérive, le Q8 reste visuellement très impressionnant… et heureusement vraiment différent !
Long de 4m99 (5m05 pour le Q7), le SUV sportif d’Audi est en revanche un peu plus large (1m99 sans les rétros, soit +27 mm) mais également plus bas de 36 mm (1m71). Un physique avantageux, qui promet en retour une belle habitabilité, mais aussi un comportement routier encore plus enjoué que le Q7, qui est pourtant déjà l’une des références de la catégorie. Posé sur de grosses roues de 22 pouces (optionnelles), le Q8 apparaît comme relativement trapu, et il n’hésite pas à puiser son inspiration dans le riche passé des Anneaux. On retrouve les bossages suggestifs façon Ur quattro au niveau des ailes, et les larges montants arrière inclinés à la façon du Sport quattro, qui supportent une lunette très plate. Positionnement sportif oblige, les 4 portes sont privées d’encadrement de vitres, comme sur un coupé. Sauf qu’en tant que SUV, le Q8 cultive une certaine fibre familiale. Le Q7 garde la primeur de ses 7 places (5+2), mais le Q8 offre 5 places en « first class », et même un soupçon de modularité en proposant trois sièges arrière individuels coulissant sur 10 cm, comme sur le Q5. De quoi garantir une belle capacité de coffre, de 605 litres minimum à 1755 litres en position « break ». Les idées larges, le Q8 les a aussi au niveau de son intelligence artificielle, largement plus développée que celle présente à bord de la fusée Apollo!
Techno-parade
Il ne vous aura pas échappé que ce SUV exclusif hérite du numéro « 8 », un chiffre réservé jusqu’à présent, chez Audi, au super haut de gamme A8. Sur ce point, le Q8 se démarque franchement du Q7, qui fait déjà presque figure de « old school » en se contentant uniquement du cockpit virtuel, cette dalle numérique à affichage variable de 12,3’’ qui remplace les traditionnels compteurs. A l’instar de l’A8, mais aussi des dernières A6 et A7 Sportback, le Q8 fait table rase des boutons pour adopter deux grands écrans tactiles superposés à retour haptique. Lorsque l’auto est éteinte, ils forment un « black panel » saisissant qui se fond dans le noir profond de la planche de bord. Et lorsque l’on « réveille » la voiture, on mesure à ce moment que l’on est à bord d’un véritable Airbus de la route ! Accéder aux divers menus se fait intuitivement du bout des doigts, comme si on manipulait un gros Smartphone, et il est même possible de faire glisser les icônes d’un écran à l’autre, pour personnaliser à sa guise l’interface en mettant en exergue ses menus favoris. L’ergonomie y gagne, et la commande vocale vient même, si besoin, à la rescousse !
Si le Q8 obéit à la voix de son maître, c’est bien parce qu’il est bardé des toutes dernières technologies. Il s’aligne ainsi sur la limousine A8, en offrant jusqu’à 39 aides à la conduite et une conduite autonome au niveau 3… autorisée dans de nombreux pays mais pour l’heure interdite en France. Il est vrai que les ingénieurs d’Audi n’ont aucun mérite à être plus réactifs que nos politiques… Au lancement, prévu pour juillet 2018, le Q8 débutera sa carrière en version 50 TDI, avec un noble V6 3.0 de 286 ch (et 600 Nm) déjà en place sur les modèles haut de gamme du constructeur (couplé à une boîte Tiptronic à 8 rapports). Cette version qui fera le gros des ventes, homologuée au poids conséquent de 2 145 kg, réalise le 0 à 100 km/h en 6,3 secondes et sa vitesse de pointe est donnée à 232 km/h. Pas mal pour un mazout ! A partir de 2019, d’autres blocs suivront, comme le 45 TDI (V6 3.0 diesel de 231 ch) et le 55 TFSI (V6 essence 3.0 de 340 ch)… du moins dans un premier temps. Car il ne fait guère de doute qu’en plus d’une très attendue version hybride rechargeable e-tron, il y aura également des dérivés vraiment sportifs, avec les redoutables SQ8 et RSQ8, animés par un V8 biturbo de plus de 600 ch !
Evidemment, faut-il le préciser, toutes ces versions plus ou moins sages intègrent d’office la transmission intégrale quattro à différentiel central mécanique, délivrant 60% du couple sur les roues arrière. Pourtant, malgré la présence en plus d’une suspension pneumatique permettant de porter la garde au sol de 220 à 254 mm, n’allez pas croire que le Q8 soit un aventurier. Son truc à lui, sera plutôt d’annexer la file de gauche de l’autoroute… et même bien plus si affinité. Audi sort tout l’attirail technologique pour garantir un plaisir de conduite optimal en dotant ce terrible engin de roues arrière directrices, gage d’une agilité décuplée dans les virages, et d’une maniabilité accrue en ville. Avec un empattement approchant les 3 m de long, ce ne sera pas un luxe !
L’avis d’Avus
Vraiment « différent » de ses rivaux directs X6 et GLE Coupé, mais aussi très éloigné du Q7 dont il dérive, cet inédit et prometteur Q8 se pose comme une très séduisante alternative sur le marché. Le Q8 devrait capter quelques habitués du Q7, qui n’ont plus besoin de 7 places et qui ont un portefeuille plus garni, mais aussi conquérir de nouveaux clients, qui tomberont sous le charme de cette ligne athlétique, et qui seront également séduits par le raffinement extrême de cet intérieur high-tech, clairement en avance sur son temps. Accessoirement, à motorisation équivalente d’un Q7, le Q8 facturé logiquement un peu plus cher, permettra à Audi de réaliser de meilleures marges, en revendant au prix fort une technologie éprouvée.
Caractéristiques techniques : Audi Q8
- Moteur 6 cylindres en V turbo diesel, 2967 cm3
- Puissance maxi (ch à tr/mn) 286 à 3500
- Couple maxi (Nm à tr/mn) 600 à 2250
- Transmission Integrale, boîte Tiptronic à 8 rapports
- Freins Disques ventilés, étriers à 4 pistons (AV et AR)
- Dimensions L x l x h (m) 4,99/1,99/1,71
- Poids (kg) 2145
- Volume du coffre (litres) 605
- Pneus AV/AR nc (de 18 à 22’’)
- Vitesse maxi (km/h) 232
- 0 à 100 km/h (sec) 6,3
- Émissions CO2 (g/km) nc
On aime
- Style fort et personnel !
- Habitacle vaste et somptueux
- Technologie embarquée au top
- Agrément probablement exceptionnel
On aime moins
- Encombrement en ville
- Rétrovision difficile
- Prix assurément élitiste !
- Poids élevé