Nouveau centre de style Audi : Traits de caractère
« Dis-moi dans quoi tu roules, et je te dirai qui tu es ».
A l’image d’une « seconde peau », le style d’une voiture reflète souvent la personnalité de son propriétaire. C’est là qu’intervient le design, cet art subtil de dessiner les contours de celle qui accompagnera votre vie des années durant. Une science qui prend naissance, chez Audi, dans le nouveau centre de style d’Ingolstadt qui nous a ouvert ses portes…
En 1998, Audi a eu un déclic nommé « TT ». Depuis, la marque aux anneaux ne cesse de se surpasser dans toutes les catégories, au point d’être devenue un acteur majeur du design automobile. Les Audi récentes se sont souvent caractérisées par un style épuré, reposant sur une identité visuelle forte, agencée autour de la fameuse calandre singleframe. Avec le risque de finir par lasser, comme nous l’avons souvent écrit, les dernières Audi ayant une fâcheuse tendance à se ressembler, au point d’avoir du mal, de face, à distinguer une A4 d’une A5, ou une A6 d’une A7. Ce jeu des « poupées russes » avait pour but d’aider à bien identifier la marque sur des pays émergents à fort potentiel pour le constructeur, comme la Chine. Maintenant que c’est chose faite, Audi va enfin pouvoir opérer sa mue. Cette révolution culturelle et visuelle revient à Marc Lichte, responsable du design depuis 2014, qui va s’efforcer de donner un style bien distinct à chaque modèle… et à chaque famille. Ainsi, les gammes A (berlines), Q (SUV) et R (supercar) vont chacune cultiver leur personnalité, tout en restant fidèles aux valeurs de la marque. En 1998, Audi a eu un déclic nommé « TT ». Depuis, la marque aux anneaux ne cesse de se surpasser dans toutes les catégories, au point d’être devenue un acteur majeur du design automobile. Les Audi récentes se sont souvent caractérisées par un style épuré, reposant sur une identité visuelle forte, agencée autour de la fameuse calandre singleframe. Avec le risque de finir par lasser, comme nous l’avons souvent écrit, les dernières Audi ayant une fâcheuse tendance à se ressembler, au point d’avoir du mal, de face, à distinguer une A4 d’une A5, ou une A6 d’une A7. Ce jeu des « poupées russes » avait pour but d’aider à bien identifier la marque sur des pays émergents à fort potentiel pour le constructeur, comme la Chine. Maintenant que c’est chose faite, Audi va enfin pouvoir opérer sa mue. Cette révolution culturelle et visuelle revient à Marc Lichte, responsable du design depuis 2014, qui va s’efforcer de donner un style bien distinct à chaque modèle… et à chaque famille. Ainsi, les gammes A (berlines), Q (SUV) et R (supercar) vont chacune cultiver leur personnalité, tout en restant fidèles aux valeurs de la marque.
Pour nous donner une idée précise de cette nouvelle orientation, Marc Lichte nous a livré fin 2014 un concept en forme de manifeste, le bien-nommé « Prologue ». En observant les nouvelles A8 et A7 Sportback, ses premiers travaux, on comprend mieux la pertinence de ce concept qui n’avait rien d’évident. Désormais, chaque Audi devra exprimer de l’émotion, du prestige, du sport et de la différentiation. Du concept Prologue on retrouve la calandre singleframe de plus en plus basse et large, comme pour mieux « asseoir » la voiture. Parce qu’une Audi, c’est aussi de la technologie dernier-cri, cela transparaît dans le traitement des phares, ciselés tels des bijoux d’orfèvrerie. Non seulement ils sont de plus en plus performants (Matrix LED et laser), mais aussi de plus en plus beaux et sophistiqués dans leur forme, la technologie OLED autorisant bien des libertés aux designers. Enfin, une Audi c’est aussi et surtout le quattro, cette fameuse transmission intégrale révolutionnaire, et cela doit aussi se percevoir dans le design des voitures, chose désormais évidente avec ces passages de roue de plus en plus marqués. Cette délicate alchimie prend sa source dans le tout nouveau centre de design de la marque, que nous avons pu exceptionnellement visiter. Suivez le guide…
Zone interdite
Le nouveau centre de style a été édifié là-même où se trouvait l’ancien bureau d’études, qui a vu naître les premières Audi 80 et Audi 100. Baptisé « T4 » en interne, cette vieille annexe de l’usine d’Ingolstadt, construite en 1970, a été rasée pour laisser place à un tout nouveau bâtiment de verre, béton et aluminium. Il est moderne d’aspect, même si son architecture est presque banale en apparence. Pourtant, cet immeuble de 6 étages, long de 107 m et large de 71 m possède quelques singularités, comme une double surface vitrée en façade, laissant la lumière pénétrer mais empêchant, de l’extérieur, de voir ce qu’il s’y passe, confidentialité oblige. C’est en entrant dans le vaste hall de cette « ruche », où travaillent près de 600 personnes, que l’on prend la mesure de ses particularités. Trois larges puits de lumière permettent à la lumière d’inonder de clarté chaque étage, et l’ensemble du bâtiment est lui-même scindé en trois secteurs bien distincts. Il y a le secteur A tout d’abord, réservé aux bureaux, puis le B, une véritable zone interdite qui renferme le « cerveau » du bâtiment, avec les studios de création et les salles de présentation. Celles-ci disposent de plateaux tournants, destinés à observer sous tous les angles les maquettes à l’échelle 1, taillées à la fraise robotisée dans de l’argile.
Pour gagner du temps, chaque salle est équipée d’immenses écrans à très haute résolution, permettant de voir évoluer la voiture en 3D à taille réelle dans n’importe quel univers, afin de se faire une idée la plus précise possible. Grâce à un ordinateur géant de la taille d’un fourgon, abrité dans un local secret, tout ou presque est possible, au point d’affiner chaque image statique ou dynamique, en reproduisant une couleur ou lumière souhaitée (matin, soirée…), le réalisme étant poussé jusqu’aux reflets sur la carrosserie en fonction du paysage choisi ! Mais avant de passer ce test de validation devant le directoire, toujours en la présence du maître Marc Lichte, ces maquettes géantes, réelles ou virtuelles, passent par le secteur C, qui concentre les dépôts et les ateliers. Ici, comme en haute couture, « les petites mains » sont encore très présentes, pour donner naissance à celle qui deviendra une automobile. Reste le 6ème et dernier étage, en fait un « toit terrasse », qui permet lui aussi de voir, mais à la lumière du jour cette fois, les futures Audi. Des voitures de rêve qui naissent de l’imagination fertile des designers sur… une planche à dessin !
Design-moi une Audi
Et oui, bien que rien ne soit laissé au hasard sur une Audi, tout commence classiquement par de bons vieux dessins à main levée, des « sketches » dans le jargon des designers. Il s’agit au préalable de dessiner une gamme, puis ses éventuels dérivés (coupé, berline, break…), en laissant libre cours à son imagination. Comme d’habitude, on se lâche et se fait plaisir, sans aucune contrainte : énormes roues et surfaces vitrées réduites sont là pour sublimer les lignes de force du concept. Mais si ce concept séduit par ses grandes lignes, il doit devenir réalité, et c’est là que les choses sérieuses débutent… avec parfois quelques déconvenues ! Comme l’explique Marc Lichte, « il y a des négociations perpétuelles entre ce que veulent les hommes du marketing, ce que voudraient nos commerciaux, ce qu’espèrent nos designers… et ce que vont imposer les ingénieurs, pour des contraintes techniques, voire de coûts, ou de normes de sécurité. Cette phase est nécessaire afin d’éliminer toute déconvenue dès le cahier des charges ». La suite est un peu moins poétique puisque c’est l’ordinateur, via la CAO (Conception Assistée par Ordinateur) qui prend le relais. Un outil de plus en plus perfectionné qui permet de gagner beaucoup de temps… et d’argent, une Audi totalement inédite pouvant désormais être conçue en moins de trois ans.
« Lorsque le résultat est satisfaisant, je donne mon feu vert pour fraiser une maquette à l’échelle 1, car ce n’est qu’en voyant la voiture pour de vrai, qu’on peut réellement voir ce qui va, et ce qui demande à être retravaillé ». Pendant que le style extérieur prend forme, d’autres équipes travaillent parallèlement sur le projet. Il y a un chef designer chargé de l’intérieur, qui va imaginer l’agencement du « mobilier » dans les grandes lignes, mais aussi une foule de collaborateurs chargés d’autres paramètres. Une équipe s’occupe des interfaces graphiques des écrans de bord, de plus en plus présents, que ce soit au niveau des compteurs (cockpit virtuel) ou du GPS, tandis qu’une autre travaille sur les matières et les couleurs.
Un poste clé dirigé par une femme, Carla Schink, qui laisse libre cours à sa sensibilité, tout en respectant le cahier des charges, dicté par la personnalité de la voiture. Ainsi, pour la nouvelle A7, il lui fallait combiner un univers à la fois sportif et élégant. Des contraintes qui pèsent sur tous les secteurs, y compris celui de l’éclairage, qui n’a plus pour seule vocation de vous aider à percer la nuit. N’oubliez pas : Audi est une marque « technologique », et c’est notamment par les phares que peut s’exprimer le plus clairement ce positionnement. Et même bien plus encore comme se plaît à le rappeler Marc Lichte… « Les optiques donnent une véritable identité visuelle à la voiture. Ce sont ses yeux, son regard, et désormais, grâce aux allumages séquentiels rendus possible par les LED, on peut imaginer des clignotants dynamiques, mais aussi un vrai « cérémonial » lors de la mise sous tension de la voiture, pour vous accueillir. Et grâce aux fibres optiques, il est désormais possible de diffuser des lumières d’ambiance très agréables à bord, modulables selon les souhaits du conducteur, en couleur ou en intensité ». De l’intensité, voilà bien le mot clé qui définit au mieux ce qui se passe entre les murs de ce centre d’un nouveau genre, qui fourmille de créativité. Un état d’esprit qui caractérisera toutes les futures Audi, forcément votre prochaine voiture…