Grandes Heures Automobiles : Des Anneaux sur l’anneau !
La 3ème édition des Grandes Heures
Automobiles, qui s’est une fois de plus déroulée sur l’anneau de vitesse de Montlhéry, a tenu toutes ses promesses. Sous un soleil radieux, les spectateurs ont pu admirer « en live » d’anciennes gloires du sport automobile, dont un impressionnant plateau d’Audi de compétition…
Une chose est sûre : en l’espace de 3 éditions seulement, les « Grandes Heures Automobiles » concoctées par Franz Hummel sont parvenues à se hisser au niveau des « incontournables », parmi les nombreux événements dédiés à la voiture anciennes qui ponctuent le calendrier. Certes, dès l’arrivée aux abords du circuit, on se rend vite compte qu’il y aura du monde. Beaucoup de monde… On met un temps fou à monter, au pas, jusqu’aux entrées du circuit, pare-choc contre pare-choc. On commence par ce qui va être le gros point noir de la journée. Si de bon matin une grosse demi-heure sera nécessaire, en fin de matinée, il faudra compter pas moins d’une heure pour accéder aux multiples parkings situés après le virage de la Ferme, sur l’ancien circuit routier.
Pour se consoler, on profite pendant ce temps là de ce spectacle éphémère, la majorité des autos s’y rendant étant généralement des collectors, anciens ou modernes. Il est vrai que cet engouement est parfaitement justifié… Car on peut aisément faire (toutes proportions gardées), un parallèle avec le fameux « festival of speed » de Goodwood, puisque « les Grandes Heures » rassemblent le temps d’un week-end, sur un lieu mythique, une armada de pilotes de renom et de voitures de course historiques. Une fois encore, c’est donc le mythique anneau de Linas-Montlhéry, un temple de la vitesse presque centenaire unique au monde avec ses virages relevés à 51°, qui a vibré du 23 au 24 septembre derniers au son de dizaines de moteurs gavés au sans-plomb.
Une fois au cœur de l’anneau, on connaît le premier « effet waouhh » ! A l’instar de Goodwood, il y a une réelle proximité du public et des voitures dans les paddocks, avec la possibilité de faire librement de belles photos, dans des conditions exceptionnelles. Les pilotes, toujours disponibles et accessibles, se prêtaient avec bonheur au jeu des traditionnelles séances de photos-dédicaces, lesquelles constituaient l’un des passages obligés de ces festivités aux côtés des nombreuses animations proposées. L’événement montant en puissance, il y avait outre une bourse auto-moto, un village exposants digne de ce nom, mais aussi les rassemblements de nombreux clubs de marque. Cerise sur la gâteau, la maison « Aguttes » proposait une belle vente aux enchères de voitures de collection pendant l’événement, les plus beaux lots de la vente étant rassemblés sous le dôme du « pavillon 1924 ». Mais les autos qui restaient dehors n’étaient pas pour autant inintéressantes, loin de là. De quoi susciter une fois encore l’adhésion d’un large public, au bas mot plus de 15 000 personnes, de nombreux passionnés venus en force assister à un superbe programme qui se déroulait de jour… comme de nuit !
Rendez-vous avec des légendes
Avant de profiter de nuit d’un fabuleux spectacle « son et lumière », les hostilités ont débuté le samedi matin, sous un soleil radieux. Pas moins de près de 300 véhicules (deux et quatre roues confondus) ont successivement pris d’assaut les 3,405 km de la vieille piste bétonné durant ce week-end de festivités mécaniques. Impossible de tous les citer, tant les plateaux étaient nombreux et variés. Mais on a beau avoir les 4 anneaux tatoués sur le cœur, nous retiendrons tout de même la venue exceptionnelle des inoubliables modèles de la « green car team ». Le mot « inoubliable » n’est en rien galvaudé, car il y avait notamment une Ferrari 250 LM, une Lola T70, une Ferrari 330 P4, une Porsche 917, une Ferrari 365P et une même 365 P2, bref le gratin des sport-prototypes des années 60-70 ayant évolués en compétition aux mains de David Piper, à qui ce rassemblement rendaient là un vibrant hommage. Outre la légende britannique, les Grandes Heures Automobiles célébraient également le 50ème anniversaire des 1000 kilomètres de Paris 1967 et la victoire inoubliable du duo Ickx / Hawkins sur Mirage M1 Ford.
En déambulant dans les paddocks, ont frise le torticolis tant il y a de merveilles à voir partout. Des Jaguar Type D, Porsche 550, 911 ou des grosses américaines en pagaille, il y en a pour tous les goûts, de toutes les nationalités. Un régal ! Pour animer ces machines de rêve, de nombreux pilotes de renommée mondiale avaient également fait le déplacement. Et pas n’importe qui, puisque notre Sébastien Loeb national a notamment assuré le show au volant de monstrueuse Peugeot 208 « Pikes Peak ». En fait une silhouette en carbone pesant seulement 975 kg à vidc, développant… 975 ch, capable d’avaler le 0 à 100kmh en seulement 1.8 sec, soit près d’une seconde de mieux qu’une Bugatti Chiron de 1500 ch !
L’ami Romain Dumas (double vainqueur des 24 Heures du Mans en LMP1) avait également fait le déplacement, mais aussi des fidèles de la première heure, comme Bruno Saby, sans oublier la venue cette année de « tarmac master » plus connu sous le nom de Gilles Pannizi (sur 306 Maxi) ou encore la présence remarquée de « godasse de plomb, alias Jean-Pierre Jaussaud, une autre légende du Mans (vainqueur sur Alpine et Rondeau). Pour être totalement exhaustif, citons également le soutien remarqué de François Chatriot, Cédric Robert, Christophe Vaison, Anthony Beltoise ou encore celle du pilote star du Trophée Andros, Jean-Philippe Dayraut, venu avec sa bestiale Mini Cooper Pikes Peak. Ces « jeunots » n’ont d’ailleurs pas laissé insensibles d’anciens champions tricolores, venus également se joindre à la fête. Et il y en avait une belle brochette avec notamment Jean-Pierre Jaussaud, Bernard Darniche, René Metge ou Jean-Pierre Malcher… Dans les rangs du « Roc Racing Historic », notre club partenaire depuis le premier Avus, il n’y a pas (encore) de pilotes chevronnés, mais simplement d’authentiques passionnés ayant tous un bon coup de volant, trop heureux de venir partager leur passion pour les Audi.
Quattro Show !
Mais n’importe quelles Audi. Le « Roc » possède dans ses rangs de véritables « pépites », qui feraient le bonheur de la collection d’Audi Tradition, le département en charge du patrimoine des Anneaux. Une fois de plus, il fallait aller jeter un coup d’œil du côté du dernier paddock, majoritairement dédié aux groupes B, même si on notait la présence de quelques voitures de supertourisme. Le bien-nommé Roc Racing Historic a comme d’habitude aligné un plateau de grande qualité et varié, avec pas moins de cinq Audi. Il y avait deux Ur quattro A2 « longues », dont l’ex voiture de Michelle Mouton confiée aux mains experte de l’ami Claude Girod, mais aussi une S1 réplica courte, sans oublier la venue d’une magnifique Audi 200 Turbo quattro « Malardeau », pilotée par Norbert Clément, président du club.
Un modèle développant pas moins de 385 ch que l’on voit que trop rarement, engagé en superproduction par Xavier Lapeyre Malardeau Starter dans les années 86-87. Cette armada était complétée par le team avec une plus récente Audi 80 DTM pilotée par Emmanuel Pirro. De quoi ponctuer la journée par quelques séances de « quattro show ». Bien sûr, des roulages étaient organisés sur la piste avec des autos rassemblées par époques, et en gros par classe de performance. Malgré cette tentative d’homogénéité, il y avait de forte disparitésn au sein d’un même plateau, entre les engagés. Des différences logiques dues simplement aux capacités des pilotes, certains étant amateurs et d’autres aguerris, mais aussi aux différences de performances entre les autos.
Au Roc, pas de jaloux, tout le monde semblant avoir le même mode d’emploi, et il est du genre simple à mémoriser : c’est « gaz » à tous les étages ! Pouvoir approcher ces Audi mythiques est déjà rare, mais les voir tourner, et entendre leur « 5 cylindres turbo » déchirer l’espace reste inoubliable. Un spectacle fabuleux qui gagne encore en intensité pendant les cessions de nuit, d’énormes retours de flammes venant, ponctuellement, embraser les ténèbres. Tout s’est parfaitement déroulé, sans le moindre accident, dans une ambiance bon enfant. Un grand moment de bonheur savouré par Franz Hummel, instigateur et maître d’œuvre de ces Grandes Heures Automobiles, à qui reviendra le mot de la fin : « Je suis comblé, car j’ai vraiment le sentiment que le public présent tout au long de ce week-end a vraiment partagé l’émotion d’une même passion. Cela se voyait dans les regards des enfants, dans ceux de leurs parents, de tous les amoureux de belles mécaniques que j’ai eu l’occasion de croiser au hasard des allées ou dans les tribunes… ». Un beau moment de réelle communion automobile à vivre, tous ensemble, en septembre prochain, pour une 4ème édition qui s’annonce d’ores et déjà encore plus exceptionnelle…