L’A8 revient à travers une 4ème génération totalement inédite, bardée des toutes dernières technologies. Son objectif ? Contrer les références BWM Série 7 et Mercedes Classe S. C’est ambitieux, mais elle se donne les moyens d’y parvenir…
En bref
A8 de 4ème génération
Inaugure un tableau de bord tactile et 100% digital
Inaugure une nouvelle nomenclature
Moteurs disponibles : du V6 3.0 TDI et TFSI au W12
Modèle essayé : A8 50 TDI.
Prix : 92 600 € (à partir de, hors malus de 860 €)
Un simple bouton… Voilà tout ce qu’il reste d’apparent sur le tableau de bord lorsque l’on ouvre la lourde porte de la nouvelle A8. Cela en dit long sur le haut degré de technicité de ce modèle qui s’est toujours posé, il est vrai, à chaque fois en véritable vitrine du savoir-faire du constructeur. La première l’A8, lancée en 1994, inaugurait la fameuse structure ASF (Audi Space Frame) tout en aluminium, un matériau plus léger et rigide que l’acier qui lui permettait d’afficher un comportement dynamique au-dessus de la moyenne, surtout que la transmission quattro, autre particularité « maison », est du voyage. La seconde génération, apparue en 2002, plus longue, plus large et plus luxueuse, enfonce le clou dans tous les domaines, au point de se voir coiffer par une inédite variante S8 dotée d’un V10 de 450 ch d’origine Lamborghini.
En 2010, l’A8 revient sous des traits modernisés, et étrenne quelques nouveautés importantes, comme les phares Matrix LED ou a technologie laser. Le « must » restera la version S8 plus, nantie d’un V8 4.0 biturbo de 605 ch ! Mais place désormais à cette 4ème et ultime mouture allongée de 3 cm (5m17 en standard et 5m30 en « longue »), la première signée à 100% par Marc Lichte, nouveau responsable du design. Le style de cette grande berline, bien que toujours très classique, s’inspire du concept Prologue avec une calandre de plus en plus basse et large. L’arrière se fend d’une petite originalité, en gagnant de profil des bossages au niveau des passages de roue, tandis que les feux à OLED sont reliés par un bandeau lumineux qui effectue un vrai cérémonial au déverrouillage de la voiture. Oui, vous allez voir, cette génération d’A8 donne, elle aussi, dans la surenchère…
« Sûre » enchère
Bâtie sur une plateforme mixant désormais de l’aluminium, du magnésium et du carbone, la nouvelle A8 place d’emblée la barre très haut au niveau de sa dotation de base. Parler ici de la présence en série de quatre vitres électriques, d’une belle sellerie cuir ou de l’intégration de la climatisation reviendrait à faire de l’humour. La somptueuse A8 vise bien plus haut, en offrant d’entrée de jeu des phares Matrix LED directionnels (les lasers restant en option), la transmission intégrale quattro ou encore une instrumentation 100% digital (cockpit virtuel). J’en vois certains me dire que la R8 en propose autant. Vrai, mais l’A8 va au bout de tous les possibles, dans tous les domaines.
La planche de bord « black piano » résolument horizontale, totalement épurée, se limite désormais à deux grands écrans tactiles permettant d’accéder à tous les menus. Les énumérer reviendrait à éditer un bottin, mais nous allons mettre en exergue les grandes nouveautés à retenir. L’A8 est ainsi la première voiture de série à être dotée d’un LIDAR (radar qui scanne l’environnement) en plus des multiples capteurs à ultrasons et des caméras. Cela permet une conduite autonome de niveau 3 jusqu’à 60 km/h (sur une échelle de 5), c’est-à-dire sans les mains, mais ce système baptisé « Traffic Jam Pilot » reste pour l’heure non autorisé par la législation. Les toutes dernières technologies étant ici le nerf de la guerre pour se démarquer de la concurrence, l’auto peut même se garer toute seule, ou retourner d’elle-même dans son parking, via le « garage pilot ». D’ailleurs, si la vision à 360° par caméras est désormais « commune », l’A8 innove en étant matérialisée à l’écran sous toutes les coutures, dans son environnement réel.
La voiture, véritable « fort-Knox » sur roues, fait d’ailleurs un grand pas en matière de sécurité active et passive. Bien plus probant pour sauver des vies qu’un bête radar posé sournoisement dans une descente rectiligne, l’A8 peut ainsi freiner d’elle-même à un croisement si elle détecte l’arrivée d’un véhicule, ou encore vous empêcher d’ouvrir votre portière à l’approche, par exemple, d’un cycliste. Grâce à une électrification partielle, composée d’un réseau de bord de 48V, l’A8 propose une pléthore d’innovations qui feront date. C’est le cas de la suspension « AI active » dotée d’une fonction prédictive et d’une variation de la hauteur de caisse grâce à l’implantation d’un moteur électrique par amortisseur. Ce dispositif qui sera disponible mi-2018 permet, par exemple, de rehausser instantanément la garde au sol de 5 cm dès l’ouverture de la portière pour faciliter l’accès à bord, ou encore de « gommer » littéralement un dos d’âne en comprimant, au bon moment, les amortisseurs. Jusqu’à 80 km/h, l’assiette reste constante, et vivre cette expérience est juste… bluffant !
Techno-parade
Pour compléter cette « techno-parade », l’A8 peut recevoir un essieu arrière directeur optionnel. Dotée de cette technologie, avec des roues arrière qui tournent dans le même sens, ou à contre-sens, en fonction de la vitesse, l’Audi A8 se joue des parties sinueuses avec talent. Elle raccourcit aussi son diamètre de braquage de 1,10 m, ce qui n’est pas négligeable pour manœuvrer dans un parking une berline de plus de 5 m de long… Bien sûr, le différentiel actif (répartissant le couple roue par roue) est, lui aussi, disponible. Proposée pour l’heure qu’avec deux moteurs, un V6 essence et un diesel, l’A8 reçoit de nouvelles appellations difficilement compréhensibles appelées à devenir la norme. Ainsi, notre modèle d’essai mué par un V6 3.0 TDI de 286 ch est baptisé « A8 50 TDI ». Viendrons ensuite les V8 TFSI et TDI, sans oublier un prestigieux W12 de 585 ch, indispensable pour bousculer la Classe S, et surtout une plus « démocratique » version hybride rechargeable de 449 ch. Cette A8 e-tron, avantagée par une fiscalité « allégée », fera sans nul doute le bonheur des entreprises.
Dans cette attente, c’est bien le petit diesel qui se taillera la part du lion. Enfin, « petit » est une vue de l’esprit, car avec 600 Nm délivrés dès 1250 tr/mn (presque autant qu’une RS5 !), c’est-à-dire tout de suite au démarrage, cette A8 a déjà de quoi satisfaire les plus exigeants. Quasiment inaudible à l’oreille (merci le double-vitrage), ce diesel plein de couple parvient à propulser les presque 2 tonnes de cette imposante A8 en à peine 5,9 secondes sur l’exercice du 0 à 100 km/h. Les 8 rapports de la boîte tiptronic s’égrainent en douceur, et même à vive allure (250 km/h maxi), l’A8 fait montre d’un dynamisme étonnant, sans jamais se dépareiller de son confort. S’il n’y avait ce gabarit XXL, impressionnant sur une petite route sinueuse, on pourrait facilement croire que l’on conduit une auto bien plus compacte. Tout ceci est de bon augure pour la prochaine version sportive S8 !
L’avis d’Avus
Au royaume des limousines, la plus « techno » et dynamique du lot est bien cette nouvelle A8, qui reprend objectivement l’avantage sur les BMW Série 7 et Mercedes Classe S, pourtant fraîchement restylées. Ces arguments vont assurément séduire bon nombre de clients férus des toutes dernières technologies, même si, on le sait par avance, Mercedes conservera son leadership sur cette catégorie un peu à part. Il n’empêche, avec cette limousine high-tech et révolutionnaire, Audi jette un pavé dans la mare de ses concurrents et leur adresse un message très clair : ici, le patron, c’est l’A8 !
Les alternatives
BMW Série 7
Disponible également en version « courte » ou longue, la Série 7 est la seule à proposer de série les deux roues arrière motrices, ce qui profite au dynamisme. La gamme, très complète, débute avec un « sage » 4 cylindres turbo diesel de 231 ch, pour culminer au V12 de 600 ch. La commande gestuelle, la clé interactive ou les roues arrière directionnelles sont les atouts de cette grande BMW… Prix : 93 800 € (à partir de)
Mercedes Classe S
L’inoxydable Classe S a inventé la catégorie, et elle en demeure la reine incontestée. C’est bien simple : sans même l’avoir essayée, les maisons de chauffeurs de maîtres signent les yeux fermés les bons de commande ! Ils n’ont pas tort, ce vaisseau amiral offrant un confort exceptionnel, mais aussi de très nombreuses innovations. La gamme, assez vaste, commence avec des V6 diesel, pour s’achever en apothéose avec la variante 63 AMG nantie d’un V12 de 612 ch ! Prix : 94 900 € (à partir de)